Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
186

37.

À FAUSTIN.

J’ai loué dans mes vers certain particulier,
Et n’en ai rien reçu ; c’est un banqueroutier.

38.

SUR LA MORT D’UNE JEUNE ESCLAVE.

Je l’ai perdue, hélas ! cette jeune merveille,
Mes uniques plaisirs, mes seuls amusements ;
Cette enfant dont la voix flattait plus mon oreille
Que les accents du cygne à ses derniers moments.
Douce comme l’agneau qui sur les bords du Tage
Broute le cytise fleuri,
Sa peau du pur ivoire égalait le poli ;
Sa blancheur eût terni le brillant coquillage
Dont la mer Érythrée enrichit son rivage,
La neige encor récente, et le lis du matin.
Des toisons du Bœtis et des tresses du Rhin
Dont une poudre d’or embellit la souplesse,
Ses blonds cheveux surpassaient la finesse.
Le folâtre écureuil n’était pas plus lutin.
L’ambre qu’on froisse dans la main,
La myrrhe et l’encens arabique,
La rose de Pœstum, et le miel de l’Attique,
N’exhalèrent jamais de plus douces odeurs.