Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/244

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Tu t’agites en vain, gronde, aboie et fais rage,
Non, tu n’obtiendras pas que dans tout l’univers
Ton nom déshonoré circule avec mes vers.
Je ne veux pas, même pour ma défense,
D’un monstre tel que toi révéler l’existence.
Vis détesté, meurs inconnu,
C’est le supplice qui t’est dû.
Pourtant quelques auteurs, peut-être, en cette ville,
Voudront du cerbère nouveau
A belles dents mettre en pièces la peau ;
Pour moi, d’une proie aussi vile
Je rougirais d’arracher un lambeau.

62.

CONTRE MARIANUS.

Dis-moi, mon cher Marianus,
Quel est ce beau jeune homme, aux cheveux si crépus,
Qui chez toi se comporte avec un air d’aisance,
Qui toujours à ta femme, et même en ta présence,
Rend les soins les plus assidus ?
Partout il la suit et l’assiège ;
Et souvent, à l’oreille, appuyé sur son siège,
Lui débite quelque fadeur
Qu’elle entend sans trop de froideur.
A chacun de ses doigts une bague étincelle,
Et la ponce a poli sa jambe fine et belle.
Dis-moi donc quel il est : a-t-il un nom, un rang ?
Occupe-t-il chez toi quelque poste important ?
— De mon épouse, ami, c’est le chargé d’affaires,