Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/268

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
222

Il hésite, il se dit que le suprême rang
Serait trop acheté par des torrents de sang.
Il pourrait triompher : son âme généreuse
Préfère au succès même une mort glorieuse.
Caton vivant, sans doute, éclipsa son rival ;
Mourant, du noble Othon Caton n’est point l’égal.

34.

À LYCORIS.

Donne-moi, Lycoris, donne-moi des baisers.
— Combien ? — Autant qu’on voit sur leurs rivages
L’Océan chaque jour jeter de flots brisés,
Et l’Égée entasser de brillants coquillages ;
Que l’Hymette, embaumé des plus douces odeurs,
Voit d’abeilles piller les trésors de ses fleurs ;
Autant que du milieu de la foule idolâtre
S’élèvent de bravos dans notre amphithéâtre,
Alors que de César le retour imprévu
L’enivre d’un bonheur trop longtemps attendu.
Je les veux, mais sans compte, et non comme Catulle ;
En demande trop peu l’amant qui les calcule.

35.

À CÉCILIEN.

Dans une affaire assez frivole,
Ton juge, trop facile et trop bon, selon moi,