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Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/284

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— Merci du compliment ; mais garde tes cadeaux,
Je n’en dispose pas, et jamais je n’y touche.

77.

CONTRE AFER.

Aussi pauvre qu’Irus, peut-être plus encore,
Quand tu n’as rien perdu de ta jeune vigueur
Qui pouvait défier l’athlète Artémidore
Au temps où dans le Cirque éclatait sa valeur,
Tu te fais donc porter dans un large hexaphore ?
Afer, on te bafoue avec plus de raison,
Que si, nu, tu passais au milieu du Forum.
Ainsi l’on montre au doigt sur sa chétive mule
Atlas, cet avorton moins que toi ridicule,
Ou le noir Africain, qui d’un air triomphant
Se pavane, juché sur son noir éléphant.
Pourquoi donc afficher l’orgueil d’une litière,
Toi qui n’as pas de quoi payer même une bière ?

78.

À AULUS, SUR UN BORGNE.

Aulus, tu connais Phryx, ce buveur si fameux,
Borgne d’un œil, de l’autre, chassieux ;
Son médecin lui dit : Veuillez m’en croire,
Le vin vous est contraire ; ami, cessez d’en boire,
Ou vous perdrez la vue entièrement.
Eh bien, adieu mon œil ! répond Phryx très-gaîment