Page:Martial - Œuvres complètes, t. 2, trad. Verger, Dubois et Mangeart.djvu/12

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Je finissais de parler, quand l'une des neuf sœurs, la chevelure et la robe imprégnées de parfums, me répondit : "Peux-tu bien, ingrat, abandonner ton charmant badinage ? Trouveras-tu, dis-moi, un meilleur emploi de tes loisirs ? Serait-ce que tu voudrais échanger le brodequin contre le tragique cothurne, ou bien chanter la guerre et ses fureurs en hexamètres ronflants, pour avoir l'avantage d'être déclamé d'une voix enrouée par un pédant boursouflé, et pour faire la désolation de quelque fille déjà grande ou de quelque pauvre écolier ? Laisse un pareil genre à ces écrivains graves et sombres, que leur lampe voit se consumer en veilles : continue de répandre dans tes livres les agréments du sel romain ; que ton siècle s'y reconnaisse et y trouve l'image de ses mœurs. Qu'importe que tes chants semblent s'échapper d'un simple chalumeau, si ce chalumeau l'emporte sur les trompettes de tant d'autres ?"

IV. À CÉSAR DOMITIEN, OU, SELON D'AUTRES, À CÉSAR LE GERMANIQUE

Voyez, dans les temples du Latium, cette assemblée du monde