Page:Martial d’Auvergne - L’amant rendu cordelier à l’observance d’amours.djvu/19

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primé de 1489 à 1520, une autre porte la marque du « petit Laurens » qui a imprimé de 1491 à 1520 ; une troisième est signée de la veuve Jehan Trepperel et de Jehan Jehannot. Il se peut que les deux premières soient antérieures à 1508 ; mais il est peu probable que, si elles ont été exécutées avant cette date, ce soit après l’Amant, imprimé dès 1490. Ce n’est pas une preuve que celui-ci ait été écrit le premier, mais c’est au moins une probabilité.

Il nous reste maintenant à décrire les manuscrits et les éditions de l’Amant rendu cordelier. Sauf un ou deux, les manuscrits en sont généralement mauvais, fort incorrects, et deviennent des copies de plus en plus fautives. À cette époque, et du moment que l’imprimerie a joint au latin la langue vulgaire, les manuscrits, — je ne parle pas des lettres et des pièces diplomatiques, en réalité de tout ce qui n’était pas écrit pour être imprimé — deviennent rares et sont souvent moins bons que les impressions. On n’a pas encore signalé de manuscrits des Arrestz d’Amour. On a été longtemps avant de découvrir à Glasgow un manuscrit des Cent Nouvelles. On ne connaît encore que deux manuscrits sur papier des Quinze Joyes, l’un à Rouen, l’autre à Saint-Pétersbourg, et les premières éditions valent mieux. Pour Gringore, la chose est différente ; il n’y a pas une différence entre les rares manuscrits qu’on connaît et les impressions corrigées par lui. Le manuscrit du cinquième livre attribué à Rabelais, qu’il était nécessaire d’imprimer fidèlement, ce qui n’était pas facile parce qu’il est d’une très mauvaise écriture, est une copie faite par quelqu’un qui, à mesure qu’il avance, résume pour aller plus vite et en finir plus promptement. Du moment qu’on imprime,