Page:Martial d’Auvergne - L’amant rendu cordelier à l’observance d’amours.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PRÉFACE

Il n’y a pas à faire l’éloge du poème de l’Amant rendu cordelier a l’observance d’Amour, bien connu par la réimpression qu’en a donnée, au xviiie siècle, Lenglet-Dufresnoy, à la suite de son édition des Arrestz d’Amour de Martial d’Auvergne. S’il n’a pas l’accent et la verve vigoureuse des plaidoyers de Coquillart, il a plus d’esprit et de légèreté. C’est, sans conteste, l’une des plus jolies poésies françaises de la fin du xve siècle, et il est étonnant qu’on ne l’ait pas encore réimprimée de nos jours. L’édition actuelle avait d’abord été projetée pour le Recueil de Poésies françoises de la Bibliothèque Elzévirienne. Ce qui a empêché de l’y comprendre, c’est uniquement sa longueur relative, encore augmentée par le nombre de variantes d’anciennes éditions rares et de copies manuscrites qu’il fallait connaître et relever. Le temps y a servi, et l’édition qu’a bien voulu accepter la Société des anciens Textes a profité de collations qui ne se sont faites qu’à mesure.

La question la plus importante que nous ayons à résoudre est certainement de savoir quel est l’auteur de cette jolie œuvre, vive, légère et bien française. Que ce