Page:Martial d’Auvergne - L’amant rendu cordelier à l’observance d’amours.djvu/10

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soit un homme d’esprit, un poète habile et un écrivain de race, cela n’est pas douteux. Malheureusement les manuscrits, comme les éditions, sont anonymes. Il est regrettable de rester sur ce point dans le doute ; la certitude et la preuve ne pourraient résulter que de témoignages anciens qui n’ont pas encore été rencontrés. Jusqu’à ce qu’il s’en produise, l’attribution à Martial d’Auvergne, qui est plausible, n’est toujours qu’une supposition.

C’est Lenglet-Dufresnoy qui lui a attribué l’Amant rendu cordelier dans son avertissement des Arrestz d’Amour (p. xxiii-iv) :

« Une édition, indiquée dans le mémoire imprimé cy après, attribue ce petit poème à Martial d’Auvergne ou de Paris, car il portoit indifféremment ces deux noms[1]. J’en ai en mains d’autres éditions qui sont anonymes. »

Interrompons ici la citation pour dire que dans la suite rien ne se rapporte à cette édition qui porterait un nom. Nous ne l’avons jamais rencontrée, et personne ne l’a citée depuis ; ne pourrait-on pas supposer que le nom y était une addition manuscrite, sur la valeur et l’époque de laquelle il serait nécessaire d’être fixé ? Ce qu’ajoute Lenglet-Dufresnoy a plus de valeur :

« Mais, si ces vers ne sont pas de cet auteur, ils méritent par leur gentillesse de lui être attribuez jusqu’à ce qu’ils soient réclamez au nom de quelqu’autre dont le droit sera mieux reconnu. Ce qui me détermineroit cependant à croire que Martial d’Auvergne a plus de droit qu’aucun autre à cette ingénieuse pièce de vers et qu’on a eu raison de la luy attribuer en quelques éditions — (ce qui est encore à établir) — est le xxxviie de ses Ar-

  1. Voir sur ce point l’article Martial d’Auvergne de M. Vallet de Viriville dans la Nouvelle Biographie générale, IX, 1021.