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histoire des églises et chapelles de Lyon

voisins, à propos de jours fermés et d’autres servitudes : une transaction fut signée à ce sujet entre M. Aladet et les époux Théverut. La maison achevée, on l’orna, et à côté du portrait des anciennes supérieures de la communauté, on plaça ceux de Mgr Fransoni, archevêque de Turin qui, exilé, vécut dans cette maison plusieurs années, des bienheureux Ciel et Perboyre, prêtres de la Mission, martyrisés dans des contrées inhospitalières, dignes émules de notre bienheureux Bonnard, élevé à Lyon, et qui lui aussi donna sa vie pour sa foi.

En 1852, à l’occasion d’un legs de 6.000 francs on sollicita l’autorisation légale, qui fut accordée le 30 mai 1853. L’article 1er du décret est ainsi conçu : « La congrégation des sœurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul, existant à Paris, en vertu d’un décret impérial du 8 novembre 1809, est autorisée à fonder à Lyon (Rhône), rue du Doyenné, 4, un établissement de sœurs de son ordre, à la charge pour les membres de cet établissement de se conformer exactement aux statuts approuvés pour la maison-mère par le décret précité. »

La maison de Saint-Jean voyait se multiplier à Lyon les établissements de la communauté. En 4823, avait été fondée une maison de charité sur la paroisse Notre-Dame Saint-Louis, aujourd’hui Notre-Dame Saint-Vincent. Un ouvroir fut ouvert, en 1846, pour le tirage de la soie, Montée du Chemin-Neuf, 49, là où quelques années plus tard devaient habiter les missionnaires. Mais cette maison fut fermée en 1848 à la suite du pillage et de l’incendie des ateliers par les Voraces ou insurgés de la Croix-Rousse. En 1847, ce fut la fondation de la maison de charité de Saint-Bonaventure ; en mars 1848, la maison de santé de la route de Vienne. Les désordres de 1848 ralentirent cet élan qui reprit en 1855 par la fondation de l’asile des garçons incurables de Saint-Alban. En 1857, s’ouvrirent la providence et les écoles de la nouvelle paroisse de la Rédemption ; la pharmacie des ouvriers en soie à Saint-Polycarpe ; l’hôpital militaire et les écoles de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, ces deux dernières fondations destinées à disparaître en 1904 et 1906. Une note de Mme  veuve de Corombert, dit que le 14 décembre 1858, M. le curé Rozier donna lecture à l’assemblée de fragments d’un ouvrage composé par lui sur la fondation et la marche de l’œuvre de Sainte-Françoise ; il s’agit de la notice malheureusement inachevée et résumée dans notre travail. M. Rozier mourut le 30 mai 1859, et le 22 juin l’assemblée faisait l’éloge de celui « qui pendant dix-sept ans avait prodigué à l’œuvre son zèle et ses lumières ».

De décembre 1856 à 1860, il est plusieurs fois question dans les registres de l’œuvre de Saint-Jean d’une nouvelle répartition ou séparation des intérêts de Saint-Jean et de Saint-Georges. Le brouillon d’un mémoire adressé à Mgr l’archevêque et communiqué par M. Rozier à Mme  Corombert, le 31 mars 1859, rappelle la destination des portions qui fut faite, en 1827, avec Saint-Just et en 1831 avec Saint-Georges. À cette paroisse, il avait été attribué trente-cinq portions et soixante-quinze à Saint-Jean. D’après le mémoire, c’est M. le Curé de Saint-Georges qui demande une nouvelle répartition, et on propose de lui donner un peu moins, c’est-à-dire un tiers, vu que Saint-Jean représente les deux anciennes paroisses de Saint-Pierre-le-Vieux et de Sainte-Croix. Le mémoire est accom-