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le grand séminaire

aussi exemplaires que peu turbulents. Depuis leur disparition, on avait abattu et percé leurs enclos, tracé de nouvelles rues, élevé d’immenses maisons qui interceptaient l’air et le jour. Ce coin, l’un des plus frais de l’ancien Lyon, avait été transformé en une espèce de cirque en contre bas, humide, sombre et découvert.

Vierge-Mère, par Bonnassieux (au Grand Séminaire).

Un déplacement, par raison de morale et d’hygiène, s’imposait à court délai ; on commença à en délibérer sous l’administration de Mgr de Pins, qui avait ramené à Saint-Irénée, Messieurs de Saint-Sulpice ; on visita plusieurs propriétés, on enquêta, on désira l’École vétérinaire ; on ouvrit des pourparlers avec le propriétaire de la Sara, on acheta même dans ce dessein de vastes jardins maraîchers, situés le long du chemin qui conduit de l’église Saint-Pierre de Vaise au cimetière de Loyasse ; une ordonnance royale du 9 octobre 1825 intervint pour légaliser le contrat et on demanda des plans à M. Chenavard. L’affaire cependant n’alla pas plus loin ; on objecta que la situation n’était peut-être pas très salubre et que la distance de ce point à la cathédrale causerait plus d’un embarras. Sur les indications d’un aimable et pieux chanoine M. Combe, on découvrit beaucoup mieux sur le coteau de Saint-Just, près de la Croix de Colle, à l’ombre de Notre-Dame de Fourvière. Là, derrière la rangée des premières maisons qui bordent le côté est de la place des Minimes et amorcent le Gourguillon à la rue des Farges, à l’endroit dit les Bains Romains, successivement occupé par un monastère d’Ursulines et une maison de santé, on trouvait un emplacement assez vaste, facilement dégageable des masures qui l’encombraient, soustrait à des proximités indiscrètes et ouvrant sur un des plus magnifiques panoramas de la chaîne des Alpes.

Il n’entre pas dans le sujet de celle notice de raconter en détail l’histoire de la construction nouvelle, une des œuvres les plus importantes, pour ne pas dire la plus importante, du long épiscopal de Mgr Maurice de Bonald. Il sera utile toutefois d’en rappeler les principales dates, afin de guider le lecteur jusqu’au jour de l’inauguration de la chapelle qui en couronna l’achèvement.

Ce fut au cours d’une de ses visites à Saint-Irénée qu’on entretint M. Carrière, délégué du supérieur général de Saint-Sulpice, de l’emplacement préféré ; il monta l’examiner le 26 juillet 1843 ; un mois après, paraît-il, l’acquisition des Bains romains était réalisée ; on poursuivit les négociations pour étendre le périmètre et reculer des abords gênants. Les directeurs agissaient encore en leur nom privé ; toutes leurs instances auprès des pouvoirs publics échouaient et toutes les combinaisons qu’ils proposaient, soit à la ville, soit au gouvernement, pour la vente de l’immeuble de la Croix-Paquet et la constitution du capital nécessaire à l’entreprise projetée, rencontraient d’invincibles retards.