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XIV
HISTOIRE DES ÉGLISES ET CHAPELLES DE LYON

placée en appendice du Martyrologe de la Cathédrale ; les exemplaires, dont celui-ci dérive, l’un pris à l’Homiliaire d’Autun, l’autre à la Chronique d’Hugues de Flavigny, n’en soufflaient mot ; sans la nier absolument, j’inclinerais à croire que la tradition visée là a besoin d’une autre caution.

Avec les pouillés on achève promptement de composer la nomenclature des paroisses, des monastères, prieurés, chapelles, hospices, communautés séculières dépendant plus ou moins de la juridiction de l’Ordinaire. Les plus anciens de ces registres, que M. Auguste Bernard a publiés dans son édition du Cartulaire de Savigny, nous reportent au xiiie siècle ; on pourrait même y rattacher le dénombrement des possessions de l’Église de Lyon, sous Burchard, et remonter de la sorte jusqu’aux environs de l’an 1000. La série descend ensuite et ne s’arrête plus qu’à un cahier superbement relié, timbré aux armes de Mgr  de Montazet, qui lui appartint et fut annoté à son usage : on touche alors à la veille des remaniements et des suppressions décrétées par la Constituante et l’Assemblée Législative ; la comparaison de l’état nouveau, inauguré par le Concordat, avec l’état de régime monarchique, alliant le trône et l’autel, dont la Révolution n’avait pas toléré qu’un vestige restât debout, s’accomplit comme d’elle-même, après un court instant de réflexion[1].

Dès le haut moyen âge, certainement avant la fin du xiie siècle, Lyon possédait déjà les paroisses qui subsisteront, à une exception près, jusqu’en 1789. On en comptait quatorze : onze dans l’enceinte des murs, trois en dehors, dans les faubourgs de Saint-Irénée, de Vaise et de la Guillotière. Huit étaient situées sur la rive droite de la Saône, dans ce qu’on appelait a parte regni ; six, de l’autre côté a parte imperii. Sainte-Croix, Saint-Just, Saint-Paul, Fourvière, Saint-Irénée, Saint-Georges, Saint-Romain, désaffecté sous le cardinal de Richelieu, avec l’annexe de Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Pierre de Vaise, formaient le pre-

  1. Il serait peut-être de quelque utilité d’insérer à cette place les noms des divers auteurs, dont les travaux ont servi de modèles au nôtre : des devanciers ont toujours droit à une mention reconnaissante.

    Mais on verra par la bibliographie, qui accompagne chacun des chapitres de cet ouvragé, avec quel soin, quelle délicatesse même, on s’est évertué à n’omettre aucune des sources, dont on avait tiré un filet d’eau, si petit soit-il. Une répétition anticipée de ces titres serait sans intérêt.

    En ce qui concerne les ouvrages généraux, le catalogue de la Bibliothèque Coste et la Bibliographie de l’Histoire de Lyon de M. Charléty fournissent abondamment toutes les indications désirables. Nous nous arrêterons donc, si on l’agrée, à un choix de cinq ou six livres, qui sont loin d’être d’une égale importance, ni de format, ni d’autorité, ni de valeur, mais dont tous contiennent des renseignements contemporains, pris sur place, directement, et qu’on chercherait vainement ailleurs, exposés par des témoins aussi véridiques.

    Le Lugdunum sucro-prophanum de Pierre Bullioud, de la Compagnie de Jésus ; manuscrit dont la bibliothèque de Lyon et celle de Montpellier sont dépositaires. Voir notamment l’Index IX : Institutiones Eccle-