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histoire des églises et chapelles de lyon

une rente annuelle de 150 livres. Les religieux lui permettent de placer en tel endroit de la chapelle que bon lui semble, son écusson, et de mettre sur la voûte du caveau une grande pierre avec ses armes et son épitaphe.

Le 7 octobre 1693, le Père Alexis Dufresne, supérieur de la Commanderie, accorde à Gaspard Fayard, bourgeois de Lyon, le droit de sépulture pour lui, Marguerite Lalive, sa femme, leurs enfants, gendres et descendants, à perpétuité, dans le caveau situé sous la chapelle Saint-Joseph, sans qu’aucune autre personne y puisse être ensevelie. Fayard fonde une messe quotidienne, et pour cela crée une rente annuelle de 200 livres au capital de 4.000 livres. On permet à Fayard de faire graver ses armes sur la pierre qui ferme l’ouverture et de placer contre le mur une pierre où seront transcrites les conditions de la fondation.

Au début du xviiie siècle, de nouvelles réparations furent faites à l’église des Antonins. Les religieux s’adressèrent pour cela à Marc Chabry, peintre et sculpteur de Lyon. Cet artiste de mérite orna l’intérieur de l’édifice de remarquables embellissements. On en trouve le détail dans un acte du 30 janvier 1704, passé entre le supérieur et Marie Andrée Blampignon, femme de Chabry. Cette dernière s’engage à faire terminer les travaux commencés, moyennant la somme de 15.000 livres. « En premier lieu de finir la corniche de marbre et la table d’autel conformément au dessin ; de faire deux aigles jetés en bronze, et dorés ; de faire un cadre de bronze doré autour du bas-relief de marbre blanc qui sert de devant d’autel et de lustrer ce bas-relief ; de dorer les fleurons de cuivre, au nombre de 34, qui doivent orner la bordure du tableau et de fournir les fleurons ; de faire en stuc les deux grandes figures représentant saint Athanase et saint Augustin qui doivent être posées sur les piédestaux avec les génies qui les accompagnent, aussi de stuc, le tout couleur de marbre ; d’achever toute la gloire et ornement en bois avec les anges et génies, suivant le dessin avec les palmiers des côtés, et tout le couronnement qui sera aussi de bois et lequel est dessus le soc posé sur la grande corniche de marbre blanc, ainsi que les consoles des deux chapiteaux des deux pilastres ; de dorer tout ce qui est ornement en bois, les figures et génies blanches de blanc de marbre ; de faire le ruban qui entoure la baguette qui est au-dessus de la face de la grande corniche de cuivre doré de même que tout le reste ; de fournir de plus tous les matériaux et l’échafaud pour l’achèvement du corps d’architecture en marbre, suivant qu’il a été commencé, le tout conformément au dessin ; de peindre le fond de l’autel autour de l’architecture et retable en grisaille, selon qu’il conviendra, et à cet effet de plâtrer le fond d’autel ; d’achever le tableau du maître-autel, et celui qui est inachevé d’un des côtés de cet autel avec les corniches ; de repasser la corniche de pierre blanche de l’église, depuis l’arc-doubleau qui joint la porte de la sacristie jusqu’à l’autel, et de même de l’autre côté ; de faire toutes les baguettes de bois doré, qui doivent faire comme une petite bordure à tous les panneaux de marbre jaspé, au nombre de douze, et aux pilastres, pour séparer le marbre blanc d’avec celui de couleur et de rendre le tout fait et parfait suivant le dessin, pour la fête de saint Antoine 1705. Outre cela, de faire lever les encombres qui seront en l’église à ses frais ; de délaisser à la maison de saint Antoine les deux blocs de marbre blanc qui sont desti-