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antonins

nés pour les deux grandes figures de saint Athanase et de saint Augustin, avec le marbre des deux génies, et enfin de faire un fond dais de sapin au tableau de l’autel pour le garantir de l’humidité. » Les religieux se réservent le tableau qui servait auparavant au grand autel avec sa bordure et le devant d’autel de bois doré avec ses aigles. Le 30 janvier 1704, mademoiselle Blampignon et Louis Pérille, marchands de Lyon, s’obligent à faire faire par le sieur Chabry, six marches pour l’autel, depuis la porte de la sacristie jusqu’à l’autel, les plafonds et compartiments différenciés de marbre blanc et de pierre. Enfin, le 26 mai 1701, les religieux payent 2.449 livres à Louis Pérille pour l’achat et le transport des marbres destinés à la construction du maître-autel.

Telle est l’histoire de la chapelle des Antonins de Lyon ; cet ordre religieux n’arriva même pas jusqu’à l’époque révolutionnaire. Il fut dissous par décret de Louis XVI, sanctionné par le souverain pontife, et ses biens réunis à l’ordre des chevaliers de Malte dont le futur Louis XVIII était un des principaux membres. Ce qui lit dire aux mauvaises langues que le roi de France avait par ce décret, trouvé un apanage pour son frère.

La commanderie des Antonins de Lyon n’a pas disparu complètement. Sur le quai Saint-Antoine se dresse encore une belle maison dont la façade transformée et l’intérieur aménagé pour des habitations familiales, ont bien un peu changé l’aspect, mais où l’œil exercé n’a pas de peine à reconnaître les restes de l’ancienne commanderie.

Lorsqu’on entre dans la maison du n° 30, quai Saint-Antoine, et que l’on prend à gauche le petit escalier d’une dizaine de marches, on se trouve aussitôt sur un large promenoir en pierre qui devait jadis contourner les bâtiments des religieux. De nos jours ce promenoir n’existe que de trois côtés : de l’autre, il a été remplacé par une installation de bains toute moderne. Ce promenoir se développe sur un vaste rectangle, adossé aux maisons avoisinantes, qui, peut-être, possèdent des pans de murailles du monastère, et il surplombe la cour, de plus d’un mètre.

On accède à la cour par un escalier qui rejoint le promenoir sur l’un des petits côtés du vaste rectangle. Près de l’escalier aux pierres vieilles et usées par plusieurs générations, se trouve une fontaine en pierre datant du temps des religieux : elle manque de style architectural : c’est une masse rectangulaire et haute de près de 1m50. Elle est placée en avant du promenoir sur une petite tour en maçonnerie tronquée dans sa hauteur. Au bas de la tour se voit une gargouille ancienne.

En face de la fontaine et de la tour, le petit côté du rectangle ne possède pas d’escalier, mais le promenoir est percé d’ouvertures dans lequel se trouve quelques marches qui permettent de passer de cette cour dans celle de la maison voisine, avec sortie sur la rue Mercière. Les maisons voisines sont modernes. Pourtant le corps de bâtiments de droite contient des arcs-boutants reliant une maison basse à un bâtiment plus élevé, et, dans un des angles, une vieille tour carrée.