Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome I.djvu/398

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
346
histoire des églises et chapelles de lyon

l’intérieur, on comptait quatorze chapiteaux faisant saillie sur les murs ornés d’arcs et de clefs également en saillie.

La congrégation avait à diverses époques acheté des maisons qui avoisinaient la sienne ; sans entrer dans trop de détails à ce sujet, il sera utile de signaler quelques acquisitions dont l’une, fort intéressante, se rapporte à une petite chapelle à peine connue, Saint-Barthélemy, qui, après avoir été recluserie, passa aux Ursulines, servit aux dames de la Doctrine chrétienne, et appartint enfin aux Lazaristes.

Le 4 mai 1673, Paul Mascrany, écuyer et seigneur de la Verrière, ancien prévôt des marchands de Lyon, et Anne Pellot son épouse, vendaient à Boniface Dubois, supérieur de la Mission, une grande maison appelée de Montangle, sise au quartier de Fourvière, paroisse Saint-Paul, consistant en plusieurs corps d’hôtel avec jardins, vignes, prés, vergers, écuries, fenil, remise de carrosse, cours et terrasses ; le tènement était situé «jouxte les maisons de Michel Pros, seigneur de Saint-Joyre, et encore la maison et monastère des dames religieuses de Sainte-Ursule, la maison du sieur de Rhodes, docteur médecin, le tout de matin ; la rue de Saint-Barthélémy, tendante à l’église des pères Récollets, aussy de matin, l’église et couvent desdits pères Récollets, une mette commune entre deux, le jardin et verger des pères Récollets de vent ; un chemin tendant à l’église dudit Fourvière de soir et bize, et la rue tendant du couvent des pères Carmes Déchaussés à la maison du sieur Octavio Mey, proche le couvent des Cappucins, le tout de bize ». L’acquisition fut faite moyennant le prix de 83.000 livres.

En 1756, les prêtres de la Mission achetèrent la maison des religieuses Sainte-Ursule, qui confinait à la maison de Montangle. Le monastère des sœurs renfermait une chapelle dédiée à saint Barthélémy et sur laquelle les Archives donnent d’intéressants renseignements. M. de Saint-Nizier, sacristain de Saint-Paul, écrivait, le 2 juillet 1738 : « Je reconnais que c’est à ma prière que les dames religieuses du premier monastère de Sainte-Ursule de Lyon ont accordé l’usage de leur chapelle de Saint-Barthélémy, située à la montée des Récollets, tant à M. l’abbé Pitiot qu’à moy, pour raison de quoy, elles m’en, ont remis les clefs, que je promets leur rendre toutes et quantes fois qu’elles les souhaiteront, et de faire murer la grille de la mesme manière qu’elle l’étoit ; promettant en outre de les faire tenir quittes de l’indemnité que pourroit demander la veuve Greny, qui loue et occupe le bas à côté de la chapelle, servant autrefois de chœur aux dames religieuses qui y habitoient, pour raison de la démolition de la grille et de l’usage qu’on fait dudit bas. »

Seize ans plus tard, le 4 juillet 1754, les clefs de cette chapelle étaient remises par les Ursulines, alors établies rue de la Vieille-Monnaie, aux filles de la Doctrine chrétienne, fondées à Lyon par Charles Démia, et qui maintenant portent le nom de sœurs Saint-Charles. D’après l’acte de location, Charlotte Pinet, Marguerite Perrier et Clémence Magot, filles majeures, supérieure, assistante et secrétaire de la congrégation des filles de la Doctrine chrétienne, demeurant à Lyon, rue du Four, rue Juiverie et rue du Charbon-Blanc, déclarent que les membres de cette société s’assemblaient autrefois pour leurs exercices de piété dans la chapelle Saint-Romain, et depuis quelques années dans