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de 800 livres, payable au monastère Sainte-Ursule, par moitié, de six mois en six mois ; 2° la somme de 10.000 livres, qui demeura convertie en une rente annuelle de 400 livres, payable elle aussi en deux termes, à la fête de Noël et à celle de Saint-Jean.

Malgré cet acte de vente, les filles de la Doctrine chrétienne gardèrent la jouissance de la petite chapelle Saint-Barthélémy comme l’apprennent deux actes postérieurs à la vente. Par le premier, elles reconnaissent que les prêtres de la Mission ne leur permettent qu’à titre précaire d’occuper la chapelle Saint-Barthélémy pour y faire leurs exercices de piété. « Outre la chapelle, ils ont bien voulu nous donner la jouissance d’un local pour nous servir de sacristie, de vingt pieds de long sur sept de large, dans le bas attenant à la chapelle, à prendre depuis la porte du sanctuaire communiquant au local, jusques à la porte de la chapelle, c’est-à-dire dans toute la longueur ; nous nous engageons à leur payer chaque année, tandis que nous en jouirons, la somme de 30 livres, à commencer à la fête de tous les Saints 1759. » Dans le second acte, daté du 13 décembre 1788, Mlles  Roviol, Corsent, Benoît et Bal, supérieure, assistante, trésorière et secrétaire de la congrégation de la Doctrine chrétienne, reconnaissent les prêtres de la Mission comme seuls possesseurs de la chapelle, et s’engagent à faire toutes les réparations nécessaires dans l’église et à la toiture.

À la Révolution, la propriété entière des Lazaristes fut saisie et vendue comme bien national. Il ne sera pas sans intérêt d’entrer à ce sujet dans quelques détails.

En 1792, la municipalité fit dresser l’inventaire des objets contenus dans la chapelle des Lazaristes. On trouva dans la sacristie cinq calices d’argent avec leurs patènes, deux ciboires, dont l’un plus grand et l’autre fort petit ; un ostensoir, une pixyde ; un encensoir aussi d’argent ; une niche garnie en étoffe d’or ; trente-quatre chandeliers d’arquemie et de cuivre ; une croix et huit urnes de même métal que les chandeliers ; cinq ornements complets, c’est-à-dire composés chacun de deux dalmatiques, de trois chappes, de trois chasubles et d’une écharpe, plus trois chasubles, dont deux de velours et une de toile d’argent ; quinze chasubles en soie pour les dimanches, dix chasubles de camelot pour tous les jours ; environ vingt nappes d’autel toutes assez usées, trente aubes, cent soixante amicts, deux cents corporaux et purificatoires, enfin cent vingt surplis.

La bibliothèque comptait environ 700 volumes in-folio, 500 in-quarto, 400 in-octavo et 3.000 in-12.

Au moment de la Révolution, la maison des Lazaristes de Lyon avait vu passer trois cent quatre-vingt-dix prêtres et deux cent trente-cinq frères. Outre la maison de Lyon, la congrégation possédait encore dans le diocèse deux résidences : la première était située à Valfleury (Loire). Les Lazaristes y arrivèrent en 1 687, mais leur établissement n’acquit la stabilité légale que par une ordonnance royale de 1711, contestée d’ailleurs et poursuivie en justice par les Bénédictins jusqu’en 1744. Dans cette maison se trouvaient trois prêtres sans cesse occupés aux missions. Le second établissement était situé à Mornant. Il fut fondé en 1717 par MM. de Murât et de Roquemond. Les Lazaristes y établirent un petit