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saint martin d’ainay

Il va sans dire que l’abbaye d’Ainay subit de grandes fluctuations dans sa prospérité. Sa plus belle époque s’étend du xii}e au xive siècle ; une bulle d’Innocent IV, datée de 1250, donne la liste des biens du monastère ; à cette époque, elle possédait 71 églises ou prieurés, non seulement dans le diocèse de Lyon, mais encore dans ceux de Vienne, du Puy, de Valence, Mâcon, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Belley, Grenoble, et même de Genève, Lausanne, Sion, Aoste, Novare et Verceil.

Ainay en 1818, d’après une lithographie de Lefebvre.

Pour ne citer que quelques-unes de ces possessions, on trouve les églises de Béchevelin à la Guillotière, Champagneux, sur l’emplacement duquel a été construit l’hospice de Saint-Jean-de-Dieu, Chasselay, Châtillon-sur-Chalaronne, Cuire, près Lyon, Dommartin, Meyzieu, l’église de la Roche, aujourd’hui Saint-Pierre de Saint-Chamond, Saint-Michel à Lyon, Saint-Priest, Saint-Sébastien à Lyon, la Tour de Salvagny, la chapelle Saint-Ennemond à Saint-Chamond, Saint-Julien en Jarez, Saint-Symphorien d’Ozon, le prieuré de Vaise, Vaux-en-Velin, etc. Après le xiiie siècle, Ainay acquit encore une vingtaine d’églises et de prieurés dans le diocèse de Lyon ou les diocèses voisins, parmi lesquels Charly, Yzeron, Lozanne et Thurins.

Pour se faire une idée complète de l’importance des possessions de l’abbaye, il est nécessaire de se reporter aux deux publications qui ont été faites des chartes du monastère, la première dite : Petit cartulaire d’Ainay, édité par Auguste Bernard, à la suite de la publication du Cartulaire de Savigny ; la seconde : Grand cartulaire d Ainay, par MM. de Charpin-Feugerolles et Guigne, avec introduction de M. Vachez.

Les prieurs et curés des églises dépendant d’Ainay devaient chaque année verser à l’abbé un tribut en argent ou en nature, en signe de sujétion. Cet usage persévéra même après la sécularisation du monastère et prit le nom de : Droit du bâton de Saint-Martin. Ainsi en novembre 1717, ce droit consistait en deux cent quarante cierges d’un tiers de livre, neuf torches de chacune trois livres et quatre de six livres pour la messe et les vêpres, le dîner et le souper de la fête de Saint-Martin. Ce droit est payé successivement par les prieurs qui dépendent du chapitre ; ils doivent tous assister à la fête patronale. En 1748, on estimait à trois cents livres la dépense du bâton de Saint-Martin.

Le nombre des moines varia avec les époques, mais sans cependant être très nombreux ; on trouve à ce sujet les renseignements suivants donnés par Clapasson, en 1741 :