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saint michel

d’habitations et de monuments dont les ruines exhumées à diverses époques sont aujourd’hui déposées au musée du palais Saint-Pierre, ou bien sont restées enfouies dans le sol après avoir été vues par les témoins des fouilles. Substructions d’édifices, débris de statues, mosaïques, inscriptions trouvées le long de la rue Sainte-Hélène, sous les maisons de la rue Martin ou dans le lit de la Saône, tels sont les restes de l’ancien quartier in Canabis mentionné dans l’inscription du négociant Minthatius Vitalis trouvée dans les fondations de la maison Martin, avec celle de C. Apronius Raptor, décurion de la cité de Trêves, patron des Nantes de la Saône et des marchands de vin établis à Lugdunum.

Saint-Michel d’Ainay au xvie siècle (d’après le plan scénographique).

À croire la légende, l’église Saint-Michel ne fut pas le premier monument chrétien élevé à Ainay, où l’on dit que le culte des martyrs lyonnais fut en honneur dès le iiie siècle. De tout temps, du reste, ce fut la prétention des moines d’Ainay que leur abbaye était plus ancienne que Saint-Michel. Dans un mémoire dressé par les chanoines qui succédèrent aux religieux d’Ainay, pour faire valoir un droit de propriété sur l’église Saint-Michel et ses dépendances, ils établissent qu’elles furent toujours dans leur domaine et dans leur juridiction.

Suivant Ménestrier, il y a quelque apparence que ce fut de l’église de Saint-Michel qu’Avit, archevêque de Vienne, célébra la dédicace dans une de ses homélies dont il ne reste qu’un fragment et qui, si nous l’avions complète, donnerait de précieux renseignements sur l’histoire de Saint-Michel et de sa fondatrice. L’anniversaire de cette dédicace se célébrait chaque année le 3 février.

Les religieuses du monastère Saint-Michel que l’on voit qualifiées dans les vieux titres « nonnains de Saint-Michel ou moinesses d’Ainay », embrassèrent la règle de saint Benoît qui était celle des moines d’Ainay. Leur maison fut supprimée par le quatrième concile de Latran qui prit une pareille mesure contre tous les couvents de filles trop voisins des religieux du même ordre. Ménestrier rapporte, dans l’Histoire civile et consulaire de la ville de Lyon, que le souvenir des religieuses d’Ainay était conservé dans les anciens obituaires de l’abbaye par la mention de plusieurs abbesses au jour de leur mort, et que, vers la fin du xvie siècle, on démolit, pour l’établissement de l’arsenal, une chambre où, sur les murs, étaient peintes des religieuses.

Autour de la fondation de Carétène, il se forma de bonne heure un groupe d’habita-