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frère du sacré-cœur

se ruiner et ruiner l’institut ; il démissionna le 20 août 1841 et eut pour successeur le frère Polycarpe.

Aujourd’hui, par suite de la brutale expulsion des communautés, les frères du Sacré-Cœur se sont vus obligés de se réfugier à l’étranger ou de subir une sécularisation à laquelle ils n’étaient point préparés. Leur collège florissant de Lyon fut dispersé et les bâtiments vendus. L’œuvre pourtant ne devait point périr : des pères de famille, anciens élèves de la maison, ont reconstitué l’établissement sous le nom de pensionnat Saint-Louis ; ils ont loué les bâtiments et les élèves sont revenus nombreux dans les classes un instant désertées. La chapelle a repris son aspect d’autrefois, et rien ne paraît changé.

Elle s’ouvre au milieu des édifices du pensionnat, cours des Chartreux n° 1. Quoique d’aspect modeste, elle est suffisamment vaste pour contenir la nombreuse assistance des élèves et de leurs parents. L’autel, par une singularité peu commune, est de fonte peint en blanc avec ornements dorés, il est décoré, sur le devant, des cœurs de Jésus et Marie dorés sur fond bleu ; au retable brillent de petites croix. Derrière l’autel, tout au fond, se trouve une statue du Sacré-Cœur dans une niche du style grec. Sur la paroi du fond sont peintes deux fresques exécutées par F. Péreyron en 1892 ; l’une représente Jésus bénissant les enfants, l’autre, Jésus au milieu des docteurs. Dans le chœur, à droite et à gauche, s’ouvrent deux petites niches contenant des statues de bois peint ; l’une représente saint Joseph portant l’Enfant Jésus, l’autre, vis-à-vis, la Vierge Immaculée. La nef, plafonnée, est peinte d’ornements divers, qui ont malheureusement souffert. Au-dessus du chœur, on a représenté dans la voûte le Saint-Esprit au milieu d’une gloire. Les murs de la nef sont également décorés d’ornements avec des gerbes d’épis. Entre chaque ouverture on a placé, comme dans le chœur, sous un arceau, les statues, à droite, de saint Louis de Gonzague, saint François-Xavier et saint Ignace ; à gauche, de saint Stanislas portant l’Enfant Jésus et de saint François de Sales.

La chapelle est éclairée par des baies dont plusieurs sont ornées de vitraux ; œuvre très remarquable, exécutée en 1900 par notre collaborateur, M. L. Bégule ; ils représentent : 1° saint Pothin et saint Irénée les vaillants fondateurs de l’église de Lyon ; 2° saint Épipode et saint Alexandre, jeunes étudiants martyrisés pour leur foi ; 3° sainte Blandine, la mère des chrétiens, menant au martyre et au ciel le jeune Ponticus. La difficulté des temps a fait renvoyer à une époque plus favorable le vitrail projeté et esquissé représentant Attale, colonne de l’église et Vettius Epagathus, avocat des chrétiens, modèles et protecteurs des anciens élèves. Dans la chapelle, il se trouve également quatre panneaux représentant les quatre évangélistes, don des élèves en 1894-95. Au fond, s’élève la tribune où se trouvaient autrefois les orgues, en dessous de laquelle on a placé trois verrières portant les monogrammes de la Vierge Marie et de saint Joseph, enfin un cœur dans un champ de fleurs et d’épis. Entre ces vitraux on a placé les statues de saint Roch et de saint Antoine de Padoue.