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histoire des églises et chapelles de lyon

Bidau. Une balustrade en fer sépare le chœur de la nef ; elle fut exécutée par Jean Maliard, serrurier lyonnais, dont on conserve des dessins à la bibliothèque du musée d’art et d’industrie au palais du commerce.

Le chœur décrit, on va parcourir la grande nef, en commençant par le bas et à gauche. Au milieu de la première travée se trouve un bénitier formé d’un balustre décoré de guirlandes et d’un socle avec mascarons, la coupe est de marbre blanc ; c’est un travail du xviie siècle. En suivant la paroi de gauche, on trouve, dans la première travée, les fonts baptismaux du xviie siècle, dont la cuve est en marbre de couleur. Au fond, en stuc, le baptême du Christ, entre deux grands palmiers sur fond or. La deuxième travée est ornée d’une toile : La Circoncision, attribuée à Trémolières, par l’inventaire des tableaux mis en réserve en 1797. Saint Joseph présente l’enfant Jésus au grand-prêtre ; au second plan, à droite, la sainte Vierge, ou une figure de femme dont on ne voit que le buste, et un autre personnage ; au premier plan, à gauche, un jeune homme tient un plateau, sur lequel se trouvent divers ustensiles ; derrière lui, un personnage muni d’un flambeau ; enfin, dans le haut, volent des chérubins.

Dans la troisième travée, on admire : L’Exaltation de la Croix, signée au bas et au milieu : « Restout, 1748. » Ce tableau fut exécuté pour l’église Sainte-Croix de Lyon et figura à l’exposition de 1748 ; le livret l’annonça ainsi : « La vraie croix et un grand nombre de chrétiens ayant été pris, l’an 616, par Chosroës, roi des Perses, elle fut rendue, quatorze ans après, par Siroës, son fils, par un traité de paix qu’il fit avec Héraclius ; il lui rendit aussi tous les captifs chrétiens et entre autres Zacharie, patriarche de Jérusalem. C’est ce qui a donné lieu à la fête de l’Exaltation de la sainte Croix. » L’instrument de supplice est présenté à la foule ; Héraclius ou Zacharie est agenouillé à droite ; tout à côté, des personnages tiennent un casque, une croix processionnelle et des flambeaux ; au fond on voit le péristyle d’un temple. Ce tableau est également marqué dans l’inventaire descriptif de 1797. Au quatrième pilier est adossée la chaire en bois, sans caractère artistique et couronnée par une statue de saint Pierre. En reprenant au bas de l’église, adroite, on rencontre, dans la deuxième travée, un tableau remarquable : Les Disciples d’Emmaüs. Cette toile qui était presque carrée a été augmentée en haut et en bas, afin de pouvoir figurer en face de la Circoncision. Le coloris puissant est poussé au noir, sur lequel se détachent en clair les têtes et les extrémités. Le tableau est de Cretet ; il est indiqué sous le titre inexact de : La Fraction du pain, par Clapasson, dans sa description de la chapelle du Confalon, avant la Révolution. Le Christ au milieu de la table, rompt le pain ; les deux apôtres sont assis à l’angle gauche. Un vase riche se voit par devant ; un serviteur ou une servante sort d’une porte à gauche et apporte un plat ; au fond, à gauche se trouvent deux personnages, beaucoup plus petits, puis des édifices et des arbres éclairés par le soleil couchant.

La troisième travée contient : Moïse et le serpent d’airain, signé au bas et au milieu : « Frontier, 1743. » L’auteur s’était fixé à Lyon, et J.-J. de Boissieu fréquenta son atelier pendant quelque temps ; il mourut à Lyon le 2 septembre 1763. Le tableau est très expressif : Moïse elle serpent sont sur une éminence, et les malades au premier plan ; au