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histoire des églises et chapelles de lyon

et se conduisent sur les mêmes statuts et règlements, et qu’ils s’y fassent agréger, à la condition néanmoins qu’ils ne pourront sortir de leur chapelle et oratoire pour aller en procession qu’après en avoir obtenu la permission de nous ou de nos successeurs archevêques. En cas qu’elle soit accordée pour accompagner les condamnés, ils se comporteront avec modestie et ne marcheront que la tête couverte et voilée. Le 22 août 1636, les registres du secrétariat de l’archevêché de Lyon insérèrent la permission donnée aux recteurs et vice-recteurs de la confrérie de la Miséricorde de donner l’habit aux confrères et publièrent les statuts de la compagnie avec le consentement du vicaire général. Quatre jours plus tard, M. d’Halincourt, gouverneur, accordait permission sur supplique du sieur Laure, marchand bourgeois qui fut le premier recteur.

Chapelle des Pénitents de la Miséricorde (d’après un fusain du xixe siècle).

La confrérie ne tarda pas à prospérer ; elle se recrutait en nombre, montrait beaucoup de zèle, et les personnes de qualité faisaient volontiers des fondations pour elle. En 1639, on rédigea le second règlement empreint d’une réelle piété : il y est notamment question de la récitation de l’office des trépassés le lundi de chaque semaine, de l’office de la décollation de saint Jean-Baptiste le quatrième dimanche de chaque mois, des jours d’assemblées, prières et suffrages pour les confrères malades absents ou voyageurs ; au vestiaire, on doit observer une modestie parfaite, s’agenouiller devant l’image du saint patron ; on y traite des assemblées familières dans le chœur, de la psalmodie régulière, de la défense expresse de se montrer dans le chœur sans le sac et le voile ; on donne avis au recteur et vice-recteur de conclure en tout à la pluralité des voix ; l’accès de la confrérie est défendu à tout homme déjà agrégé à une autre confrérie voilée ; on fera lecture de la règle dans la sacristie et la tribune de la chapelle deux fois l’année, savoir à la première assemblée après l’élection des officiers, puis six mois après. Parmi les signataires de ce règlement, auquel s’ajoutent des dispositions particulières pour les officiers et pour le trésorier, citons, avec Laure recteur, les noms de Pierre Bernard, HoUet, Bergier, Roussier, Bergerèle.

Ce qui nous est parvenu des registres des délibérations et des aumônes montre que les confrères de la Miséricorde se soutinrent dans leur ferveur, allèrent même au-delà de leurs obligations rigoureuses, chaque fois qu’ils le purent. Ils étaient scrupuleux à se rappeler la lettre de leurs règles ; peut-être même croyaient-ils un peu trop à la vertu des règlements, puisque trois fois au moins en vingt années ils prirent soin de remanier la deuxième formule et d’y ajouter la prévision des moindres cas. En 1639, par exemple, ils spécifient que les aumônes des confrères seront retirées du tronc ou de la grande boîte placée dans la tribune par le confrère trésorier, que toutes les quêtes à la chapelle ou à la tribune seront pour le soulagement des pauvres prisonniers et que le bassin avec les fers sera exposé à la chapelle les lundis seulement.