Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
histoire des églises et chapelles de lyon

prière et sollicitation des confrères, lesquels n’entendent pas déroger aux pactes qu’ils ont faits avec les religieux pour la porte qu’ils peuvent faire. De plus les religieux seront tenus de fournir un de leurs prêtres pour célébrer une messe basse en la chapelle à l’issue de leurs offices, tous les lundis de l’année, chaque quatrième dimanche du mois, les cinq fêtes principales de Notre-Dame, le dimanche de Pentecôte, la fête de Toussaint, trois messes la veille de Noël à minuit, une grand’ messe à diacre et sous-diacre le jour de la décollation de saint Jean-Baptiste et le jour de la fête des trépassés, le lendemain de la fête de Toussaint, auxquelles fêtes les religieux seront obligés fournir un ou deux de leurs prêtres pour confesser les confrères et communier à la messe qui se dira après l’office. » Les moines s’engagent en outre à fournir deux de leurs prêtres pour accompagner les confrères le Jeudi-Saint et la fête de saint Jean-Baptiste dans des endroits où ils feront leurs stations et aller dire les oraisons à la fin des prières ; à célébrer une grand’messe pour chaque confrère, le jour de son décès et de même pour chacun des pauvres suppliciés ; enfin de fournir un prêtre pour réciter les prières lorsque les pénitents enterreront les suppliciés. Ces divers services seront rétribués par une pension annuelle, perpétuelle et foncière de cent livres tournois, payable par les confrères au couvent, à chaque fête de la décollation de saint Jean-Baptiste. Les autres conditions ne sont pas moins nettes. Si quelque confrère fonde une messe ou un service pour les trépassés, cette messe ou ce service ne pourra être célébré que par les Carmes ; pour les exhortations, les confrères choisiront tel ecclésiastique qu’il leur plaira, mais ils n’en pourront avoir que du couvent pour les sermons publics ou solennels comme aussi pendant le carême et l’octave à moins d’y être autorisés par le prieur.

Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon.

Entre temps, des procès avaient surgi entre confrères et Carmes sur le droit de passage par la cour derrière les bâtiments et par l’allée de la maison faisant face sur la place de la Boucherie des Terreaux. Une reconnaissance par le prieur, en 1653, de l’alignement des nouveaux bâtiments de la compagnie arrêta cette fâcheuse discussion.

Les pénitents d’ailleurs s’augmentaient d’année en année, par leurs propres ressources ou par des dons, enfin par la protection ^des autorités ecclésiastiques, en particulier de Mgr de Saint-Georges, archevêque de Lyon. En 1704 ils étaient à leur apogée au spirituel comme au temporel, après avoir été déchargés des impôts d’amortissement pour reconnaître le bien qu’ils accomplissaient. D’autre part, ils se voyaient accorder de riches indulgences et des privilèges par les papes Innocent X, le 23 juin 1652 ; Alexandre VII, le 1er octobre 1658, le 12 juillet 1661, le 31 mars et le o avril 1666 ; Clément X, le 2 juin 1673 et le 13 septembre 1676 ; Innocent XI, le 11 avril 1680 ; enfin Clément XI, le 12 décembre 1701. Le plus intéressant de ces brefs pontificaux est celui de Clément X qui, le 13 septembre 1676, donne aux pénitents le droit de délivrer un prisonnier condamné à mort, chaque année, le jour de la décollation de saint Jean-Baptiste ; Clément XI,