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histoire des églises et chapelles de lyon

rations et construisit, du côté droit du sanctuaire, la chapelle de la Madeleine, qui marquait déjà la forme que devait avoir tout le reste de la basilique. Ce reste était encore bien considérable, puisqu’il était question de toute la nef avec les bas côtés et les chapelles. En 1454, on commençait à bâtir le clocher au-dessus de la porte de gauche, et l’on ébauchait la façade. L’église Saint-Nizier obtint pour cela, du chapitre de la cathédrale, de faire extraire de la montagne de Fourvière, de grosses pierres antiques provenant des ruines des monuments romains. En 1486, les confrères de la Trinité firent bâtir, à la suite de la chapelle de Saint-Sicaire, leur chapelle qui est une des plus grandes de cette église ; elle occupe deux arcades. Au même temps, l’héritier de Barthélémy Buyer fit élever la chapelle contiguë.

Pierre tombale de Nicolas Navarre, évêque auxiliaire de Lyon.

« Malgré tous ces travaux, la basilique n’était point achevée. Pierre Renouard, riche marchand de cette paroisse, et qui avait été échevin en 1499, 1509 et 1513, fut un des plus zélés pour terminer le tout. Outre les meubles et les ornemenls d’église dont il enrichit Saint-Nizier, il y fit plusieurs constructions considérables, fit abattre le maître-autel pour en élever un autre plus magnifique, mais il mourut en 1528, avant d’avoir pu l’achever. Il chargea ses héritiers d’y mettre la dernière main, ce qu’ils exécutèrent avec ardeur. » On leur doit la chapelle souterraine dite à tort Saint-Ennemond, puisque le corps du saint évêque de Lyon était en la possession de l’abbaye Saint-Pierre. « Il ne restait plus, pour achever l’édifice, qu’à élever un portail dont la magnificence répondît à celle de toute la basilique. Le célèbre Philibert Delorme, natif de Lyon, revenant d’Italie, où il avait passé une partie de sa jeunesse et acquis de grands talents en architecture, fut chargé, en 1536, de la nouvelle entreprise ; il la commença sur un plan tout nouveau et entièrement étranger aux formes adoptées dans le reste du monument. Son œuvre est fort belle, sans doute, en elle-même, mais son inopportunité a toujours frappé les esprits les plus prévenus. Il avait élevé déjà la façade jusqu’à la corniche, lorsqu’il fut appelé à Paris, par le cardinal du Bellay, son protecteur, qui voulait le produire à la cour. Depuis lors, son ouvrage est resté imparfait.

« Vers 1585, on reprit les travaux, et le portail méridional de la façade fut élevé d’après les dessins d’un architecte dont le nom n’est pas venu jusqu’à nous. En 1646, une délibération consulaire permit à la fabrique de faire bâtir des boutiques depuis celle qui existe sous le clocher jusqu’à la Fromagerie, pour subvenir à l’entretien d’un prédicateur pendant le carême, et aux autres charges de l’œuvre et marguillerie de Saint-Nizier. En 1730, l’extérieur du vaisseau fut réparé et toutes les cloches furent refondues. Le consulat donna mille livres à cet effet. Quelques années plus tard, on fit regratter tout le dedans de l’église ; M. Peysson, syndic du chapitre, fit alors détruire par les ouvriers une centaine d’armoiries qui marquaient la foule des bourgeois qui avaient contribué à la reconstruction de la basilique ; ce repiquage seul coûta près de 12.000 francs. Le chœur était alors.