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saint-jacquême

SAINT-JACQUES OU SAINT-JAQUÊME

François, cardinal de Tournon, archevêque de Lyon.

La confrérie des pèlerins de Saint-Jacques et de Notre-Dame de Montserrat, fut étal)lie à Lyon avant 1513. « À l’origine, dit M. de Valons, pour être membre de la confrérie de Saint-Jacques et de Notre-Dame de Montserrat, il fallait, outre les témoignages de bonnes mœurs et de piété, avoir accompli au moins un pieux voyage en Galicie et en Catalogne, et en présenter des lettres testimoniales. Les insignes des pèlerins, c’est-à-dire le bourdon, la gibecière, une longue robe, la ceinture et le rosaire, le chapeau à larges bords et le mantelet ornés de coquillages, devaient être revêtus par tous les membres pendant le voyage obligatoire, lors des fêtes du saint patron, aux processions et aux inhumations des confrères. Plus tard, on se contenta d’une simple promesse de pèlerinage obligatoire. » La confrérie Saint-Jacques étant une des principales de la ville, jouissait de la considération publique et de la bienveillance des autorités ecclésiastiques. Parmi ses protecteurs, on cite plusieurs archevêque de Lyon, et en particulier le cardinal François de Tournon qui gouverna notre ville de 1551 à 1562. Les pèlerins qui, lors de la surprise de la ville par les Protestants, en 1362, avaient perdu tous leurs titres, renouvelèrent leurs statuts à diverses reprises et obtinrent, soit des bulles pontificales d’indulgences perpétuelles, en 1636, soit les approbations de l’archevêque en 1719 et 1730 ». Ne croyons pas que les voyages soient la caractéristique exclusive de notre siècle : la confrérie comptait, en 1730, quatre-vingt-neuf pèlerins de Compostelle. C’est un joli chiffre pour Lyon. Les officiers étaient un recteur, un vice-recteur, un trésorier, un secrétaire, un maître et un sous-maître de chœur, deux censeurs, quatre maîtres des cérémonies, deux infirmiers, quatre courriers. En 1735 la confrérie comptait cent vingt-huit pèlerins. « Elle faisait quatre processions solennelles par an : la première à Notre-Dame de Fourvière ; la seconde, en bateau, à Notre-Dame de l’Île-Barbe ; la troisième, le jour de la bénédiction des raisins ; la quatrième à la chapelle Saint-Roch. On y portait des bourdons uniformes à pommes rouges pour les simples confrères, dorées pour les anciens en charge. » L’association fut dissoute par la Révolution.

La chapelle Saint-Jacques, proche Saint-Nizier, « remontait avant le xie siècle. Le voisinage du pont de Saône a dû entraîner la fondation d’un oratoire ou d’un petit hospice avec chapelle, à son issue orientale comme à son débouché occidental. Les documents historiques constatent l’existence de ce petit monument dès l’année 1267 ». Pour la description de l’oratoire on ne saurait mieux faire que de citer l’étude si documentée de M. de Valons. « La chapelle, petit édifice, dont le flanc d’environ vingt mètres de longueur, se développait sur le côté méridional de la place Saint-Nizier et près de son angle sud-