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grands-carmes, sainte-catherine et saint-marcel

violence envers le prieur et le couvent des Carmes. Quant au commandeur de l’hôpital Sainte-Catherine, attendu qu’il avait souffert que la nuit précédente, des bandes armées pénétrassent de son hôpital dans la maison des religieux et y vinssent nuitamment exercer toutes sortes de violences, il le cita à comparaître devant lui, en juillet 1303.

« Le litige entre les abbés de l’Île-Barbe et les Carmes fut réglé par un accord au terme duquel le sol fut abandonné aux moines pour en jouir désormais paisiblement et en vrais propriétaires, moyennant quoi les dépens du procès furent payés par les Carmes. L’archevêque de Lyon, Louis de Villars, approuva la transaction qui fut confirmée par une bulle du pape Clément V, donnée à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le 17 février 1303. Il cassa les sentences d’excommunication que leurs adversaires avaient fait fulminer contre eux, et par grâce spéciale, les exempta pour toujours de toutes les redevances pour le passé et l’avenir, envers les abbés de l’Ile-Barbe, l’abbesse de Saint-Pierre et le commandeur de l’hôpital de Sainte-Catherine. André de Margiac, abbé de l’Ile-Barbe, essaya vainement de protester contre les privilèges que la bulle de Clément V conférait aux Carmes. Le pape récompensa la soumission de l’hôpital Sainte-Catherine en lui faisant une aumône de 50 livres tournois. »

Sainte-Catherine en 1550.

Le 9 novembre 1319 fut signé un contrat d’échange de directe entre le prieur des Carmes et l’abbesse de Saint-Pierre ; celle-ci cédait aux Carmes douze deniers forts de servis imposés sur quatre maisons situées aux Auges, la première possédée par les religieux suivant la donation à eux par Durand de Fuer sous le servis de 3 deniers, la deuxième possédée par Odette de Fuer joignant la susdite, sous la même servitude, la troisième appartenant jadis à Pierre Catelin, joignant la maison Odette, enfin la quatrième possédée, par Étienne Milet et Guillemette sa femme ; en échange les Carmes remirent à l’abbesse le servis annuel de plusieurs bichets de froment.

Le pape Clément « accorda 40 jours d’indulgences aux personnes qui visiteraient l’église que les Carmes avaient l’intention de bâtir. Jean XXII étendit, en 1326, à l’ordre des Carmes le pouvoir donné aux Dominicains touchant les prédications, sépultures, émoluments et legs pieux. Eugène VI, en 1433, et Innocent VIII, en 1484, confirmèrent, en les étendant, les indulgences concédées par leurs prédécesseurs aux fidèles qui assisteraient aux offices des Carmes. Enfin Jean XXII, en 1317, et Clément VI, en 1477, les prirent directement sous leur autorité, en les soustrayant à toute juridiction et puissance des évêques. Ils jouissaient en outre du privilège de s’opposer à ce qu’aucun ordre mendiant pût s’établir à côté de leur couvent dans un rayon de 300 mètres. Les Augustins ayant voulu passer outre en construisant leur maison près de l’emplacement des Grands-Carmes, furent condamnés à démolir l’oratoire et la maison qu’ils venaient d’élever, et à payer 300 florins pour frais du procès. »