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saint-bonaventure

un signe de sa part, ni un morceau de verre : on lui enjoignit, sous peine de résiliation des conventions, d’être prêt au 30 mai prochain. Lorsque M. Méchin arriva, les fenêtres étaient au même point qu’au début ; il déclara le contrat caduc et traita avec un facteur estimé, M. Lorin, de Chartres.

Vitrail Sainte-Élisabeth, à Saint-Bonaventure.

Les maquettes envoyées satisfirent, et les vitraux, après quelques retouches demandées, furent posés au cours de l’année 1881. Le sujet du premier est la promesse du Rédempteur, après la chute originelle ; le second rappelle la proclamation de l’immaculée-Conception par le pape Pie IX, le troisième, la royauté de la Mère de Dieu. Comme valeur artistique, comme tonalité, comme charme, le mérite de Lorin est inférieur à celui de Steinheil ; l’ensemble ne se fond pas aussi harmonieusement ; l’unité de style, entre les divers panneaux, n’a pas été assez scrupuleusement ménagée. Telle quelle cependant, cette décoration achève la beauté de l’antique sanctuaire de Notre-Dame de la Délivrance agrandi ; des amateurs distingués en font grand cas et les esprits simples en saisissent facilement le symbolisme historique. Un anachronisme volontaire, qu’on observe au centre de la composition, mérite d’être expliqué. Le cardinal Caverot, en magnifique cappa rouge, avec des traits très ressemblants, est à genoux aux pieds du Souverain Pontife, qui lui tend la bulle dogmatique de l’Immaculée-Conception ; cette présence de l’Éminence, dans la basilique de Saint-Pierre, en 1854, est une pieuse flatterie à son endroit, car l’archevêque de Lyon ne fut élevé à la pourpre qu’en 1878 ; dans le dessin primitif, cette place était réservée à la ville de Lyon et, sans offenser la mémoire vénérée du prince de l’Église, qui lui a été substitué,