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histoire des églises et chapelles de lyon

orientée au sud, et dont l’entrée faisait face à l’abside de la grande église. On trouvait d’abord un vestibule, dont la voûte était soutenue par deux colonnes de marbre de Seyssel. Trois inscriptions dédicatoires et sept grands tableaux en ornaient les murs, notamment un très beau portrait de Camille de Neuville, archevêque de Lyon. Les autres étaient des figures à mi-corps de différents saints, peintes par Vignon. Le buste du Sauveur en bronze, œuvre très vantée d’un auteur italien inconnu, dominait la porte donnant accès du vestibule dans la chapelle. Il y avait aussi, dans le vestibule, une Vierge en bas-relief, au-dessous de laquelle étaient représentés deux confrères à genoux, en costume de pénitents.

Les inscriptions placées dans le vestibule rappelaient trois dates de l’histoire de la chapelle du Confalon de Lyon. La première était la dédicace à la Vierge mère de Dieu, sous le titre de l’Assomption, en novembre 1377, de la chapelle primitive, dans l’enceinte du couvent des Cordeliers, sous le règne de Henri III et le pontificat de Grégoire XIII. Il y était dit que la confrérie des pénitents du Confalon de Lyon lit un vœu pour obtenir que la ville fut délivrée du fléau de la peste qui avait sévi du mois de mars au mois de juin, et qu’elle fut agrégée, cette même année, à l’archiconfrérie du Confalon de Rome. C’était l’année de la restauration de la confrérie, dissoute depuis 1562 par les protestants. La seconde inscription de 1631 était une dédicace à la reine du ciel, sous le titre de l’Assomption, de la nouvelle chapelle, dont le gros œuvre était achevé, avec les noms des recteurs et vice-recteurs qui, depuis 1631, date delà fondation, avaient dirigé la construction. Enfin, la troisième inscription de 1637 était encore une dédicace de la nouvelle chapelle, dont la décoration fut achevée, cette année-là, avec les noms du recteur et du vice-recteur de la compagnie qui y avaient contribué par leurs générosités.

La chapelle proprement dite avait une longueur de quatre-vingt-quatre pieds et une largeur de trente-trois. On y voyait trois tribunes, une dans le fond de la nef et deux autres, chacune au milieu de l’un des murs latéraux ; celle du côté de l’épître, occupée par l’orgue ; celle du côté de l’évangile réservée aux symphonistes. Les arêtes de la voûte à ogives étaient couvertes de dorures.

Un lambris de menuiserie revêtant les murs sur tout le pourtour, portait dix grands tableaux et quatre bas-reliefs représentant quatorze mystères de la vie de la Vierge et, en outre, dans les panneaux, des ornements sculptés dont les sujets étaient tirés de ses litanies. Ferdinand Delamonce avait fourni, dans sa jeunesse, le dessin de cette riche composition ; au dire de Clapasson, l’idée générale en était belle, quoique la décoration fût un peu chargée.

Voici la description des dix tableaux de la nef de la chapelle, telle que la donnent Clapasson et le livre des Statuts et Règlements : premier tableau du côté de l’épître : La Conception, de Lebeau ; puis, La Nativité de la Sainte-Vierge, de Bernard : ces deux tableaux de valeur médiocre ; L’Annonciation, de Jean-Baptiste Corneille dit le Jeune ; La Visitation, jugée par Clapasson un des chefs-d’œuvre de Charles Delafosse ; La Crèche et l’Adoration des bergers, de Thomas Blanchet. Du côté de l’évangile : L’Adoration des rois mages, de Charles Delafosse, ouvrage aussi estimé que celui du même auteur placé de l’autre côté ; La Circoncision de Notre-Seigneur, de Daniel Sarrabal ; La fuite en