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histoire des églises et chapelles de Lyon

qui y avait chanté la veille les premières vêpres, venait y officier. Une livraison était faite aux assistants par les soins et aux frais de l’archidiacre, lequel devait en outre donner au curé trois livres de cire qui, converties en un cierge, servaient à illuminer l’église.

Nous avons trouvé à Saint-Romain la trace de deux confréries : celle du Précieux Corps de Dieu, instituée le 14 juin 1582, et une confrérie de filles, qui subsista au xvie et au xviie siècle.

Même après la cessation du service paroissial et son transfert à Saint-Pierre-le-Vieux, l’office continua à être chanté à Saint-Romain les dimanches et jours de fêtes, avec l’aide de quelques prêtres et clergeons de la grande église. Cependant, ce service lui-même dut prendre fin au moment de la démolition. Le 12 novembre 1743, cinq jours avant celui où on avait coutume d’y célébrer la fête patronale, Maurice Pailleu, l’un des sous-maîtres de la cathédrale qui a laissé les plus grands souvenirs, demanda aux chanoines leurs instructions ; il fut décidé, conformément à l’ordonnance de l’archevêque, que « la veille de Saint-Pierre-aux-Liens on irait dire les vespres, et le jour dudit patron la grand’messe, à Saint-Romain ». Comment ce texte doit-il être interprété ? Les chanoines ont-ils eu l’intention de faire disparaître la fête de saint Romain et de faire de la dédicace de Saint-Pierre-aux-Liens, qui se célèbre le 1er  août, la seconde fête patronale de Saint-Pierre-le-Vieux ? C’est peu vraisemblable. Et si l’on observe que le jour même de la Saint-Romain, 18 novembre, on célèbre aussi la dédicace des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul à Rome, on peut augurer avec grande vraisemblance une erreur du scribe, et penser que l’intention des chanoines fut de conserver les usages anciens et d’ordonner simplement que les offices de la Saint-Romain auraient lieu à Saint-Pierre-le-Vieux, ne pouvant plus l’être dans l’antique église en ruine.

SAINT-PIERRE-LE-VIEUX

Saint-Pierre-le-Vieux était situé, au sud et en dehors du cloître, vis-à-vis de l’archidiaconé ; les derniers vestiges en ont disparu en 1866. À ce moment, un fervent des choses lyonnaises, Paul Saint-Olive, en a dessiné quelques esquisses lesquelles appartiennent aujourd’hui à la bibliothèque du Palais Saint-Pierre ; l’une de ces esquisses a été gravée par Tournier et aussi jointe à la note publiée, la même année, par A. Vachez sur les familles Laurencin et Bellièvre. Rapprochées du plan scénographique, ces esquisses permettent de suivre les modifications apportées à l’aspect extérieur des bâtiments. Les grandes lignes en sont une tour carrée épaulée au levant de deux contreforts et de chaque côté de laquelle s’ouvre une baie ogivale ; au couchant, suit l’église elle-même. Celle-ci était de proportions fort restreintes ; elle mesurait à l’intérieur vingt mètres sur douze.

De longues années avant sa démolition, vraisemblablement au moment de sa vente comme bien national, l’église avait été dépouillée de tous les matériaux présentant quelque