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histoire des églises et chapelles de Lyon

cette clause que furent enlevés le bas-relief et les pierres tumulaires, aujourd’hui au musée de Lyon, et les colonnes transportées à Ainay.

Les bâtiments convertis en ateliers et logements ont subsisté jusqu’en 1866, où, on l’a vu, ils ont été complètement démolis.

SAINT-ALBAN

Malgré ses lignes rudimentaires, la vue que nous reproduisons ci-contre et qui est empruntée au plan de Simon Maupin, permet de reconnaître assez bien les grandes lignes du tènement où s’élevait l’église Saint-Alban. Ce tènement, situé au nord du cloître de Saint-Jean, en était séparé par le chemin qui, de la Saône, ou plus exactement de la maison de Savoie, conduisait à la Porte-Froc et à la rue de la Bombarde. Une autre rue le séparait lui-même, au nord, de la maison de Roanne, siège de la sénéchaussée depuis l’année 1435.

Orientée du levant au couchant, conformément aux règles liturgiques, sa nef unique, son abside semi-circulaire voûtée en coquille, à laquelle ont été adjointes postérieurement deux petites chapelles, assignent à Saint-Alban une origine fort ancienne ; de même le portail à plein cintre, qui s’ouvre à l’ouest, construit « en pierre de taille gothique ». Au nord un petit bâtiment sert de sacristie, épaulant un clocher pentagonal. En avant de la façade est le cimetière, où on inhumait encore au xviie siècle. Enfin, au midi, les dépendances formaient un petit cloître et servaient d’habitation.

L’intérieur de l’église, fort simple, comprenait une seule nef voûtée en arête et trois chapelles placées sous les vocables de la Sainte Vierge, saint André et sainte Catherine. Les dimensions en étaient de 03 pieds, 7 pouces de longueur et 16 pieds, 8 pouces de largeur.

L’histoire commence pour elle avec la donation qui en fut faite en 1137 ou 1138 par Pierre, archevêque de Lyon, à Odon Ier, abbé de Saint-Claude, sous le servis d’un cens annuel de 10 sols, monnaie de Lyon, donation confirmée successivement par Innocent III, le 24 avril 1138, par Lucius II, le 17 avril 1144 et par Eugène III le 9 février 1146. Immédiatement les religieux érigèrent en prieuré l’église et le tènement qui l’entourait.

Cette mutation ne devait point du reste tarir l’intérêt porté à Saint-Alban par le clergé lyonnais, et, au siècle suivant, on trouve au nombre de ses bienfaiteurs, Étienne, chapelain d’Anse, Durand Thimotée, prêtre, Bérard d’Acre, panetier de l’Église, et un doyen du Chapitre, Hugues de Pizay. On n’est point étonné dès lors de rencontrer, parmi les titulaires du prieuré, des membres du Chapitre de Lyon : Guillaume Raymond de Meauvoisin, sacristain de Lyon, qui le 9 mars 1311, avait succédé à son oncle, Guillaume, cardinal piètre du titre de Sainte-Pudentienne, et eut lui-même pour successeur, le 1er mars 1317, un autre cardinal, Bertrand de Monfavend, aussi chanoine de Lyon. Les revenus