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sœurs saint-vincent de paul

tendant à ce que les biens de l’œuvre ci-devant établie rue Pisse-Truie, lui soient rendus, que les filles qui la régissaient, sous le nom de Filles de la Charité, y soient rappelées, « estime qu’il y a lieu de faire droit à la pétition, à la réserve néanmoins que les biens ne seront aucunement remis entre les mains des Filles de la Charité, mais seront régis par des citoyens. »

Un arrêté de l’administration départementale, en date du 28 fructidor an IV (20 septembre 1796), réintégra les sœurs dans leur œuvre, et, depuis cette époque, dit le rapport de 1801, déjà cité, « malgré la privation des ressources qu’elles avaient anciennement, elles n’ont cessé de visiter les pauvres et les malades et de leur distribuer des remèdes, sans exiger d’eux aucune rétribution ».

En 1797, les commissions administratives des hospices avaient la surveillance des Marmites (Dagier, t. II, p. 372) ; mais une loi du 1er frimaire an V attribua aux bureaux de bienfaisance la régie des secours à domicile et des œuvres consacrées aux indigents. C’est pour cela, sans doute, que le 23 floréal an IV (12 mai 1798), l’administration centrale du Rhône certifie et atteste que l’œuvre de la Marmite du ci-devant Saint-Pierre-le-Vieux, appelé maintenant bureau de bienfaisance du canton de la Raison, n’a été réuni à aucun autre hospice et que, pour la régir et administrer, les citoyens Desgranges, Lamartinière et Dumont ont été nommés administrateurs, et la citoyenne veuve Goye, trésorière.

Le 1er nivôse an 9 (décembre 1800), le ministre Chaptal rappelle la sœur Deleau, et l’installe, comme supérieure générale, rue du Vieux-Colombier, à Paris. La communauté avait alors 260 établissements rétablis, que Napoléon autorisa en l’an XI. En 1800, une pétition en faveur de la pharmacie des sœurs, menacée par une affiche du 15 prairial an 8, dit que « les citoyennes, dites sœurs, ont toujours travaillé pour les besoins des pauvres et que les profits qu’on a pu faire ont toujours été versés dans le sein des pauvres ». Le 21 nivôse an IX (H janvier 1801), le maire de l’arrondissement de l’Ouest visite la Marmite, par ordre du préfet, pour s’informer des revenus aliénés et de ceux qui restent à l’œuvre. Il trouve un total de 3.764 livres, composé du revenu annuel de 2.964 livres et de 800 livres que doivent les hôpitaux.

Dans ce chiffre, la maison, qui était le siège de l’œuvre, figurait pour 644 livres, ce qui suppose qu’on en avait loué une partie, peut-être parce qu’on ne faisait plus la classe et qu’il n’y avait que quatre sœurs.

Bientôt après, une note non datée porte le revenu annuel à 4.950 livres, parce que, depuis l’an IX, on reçoit de l’État 2.512 livres, résultant de la liquidation qui a été faite de ce qui était dû par la ville de Lyon et la trésorerie de France.

Le brouillon d’un rapport adressé, en 1859, par Madame de Carambert à Monseigneur l’archevêque, dit que l’association Sainte-Françoise disparut au moment de la tempête révolutionnaire de 1793, pour reparaître en 1804. « Tout d’abord, elle s’empressa de recueillir les quelques débris qui avaient échappé au naufrage et reprit le cours dé ses distributions charitables aux indigents de son ancienne circonscription jusqu’en 1827 ». Les pièces officielles citées plus haut montrent que les pétitions des citoyens, le zèle des sœurs et le