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sœurs saint-vincent de paul

qui, en 1809, fut lancé sur les Lazaristes. Quel en fut l’effet immédiat sur les sœurs de la Charité ? Ce fut une désorganisation complète qui dépeupla leurs maisons et faillit anéantir leur congrégation. » (Vie de M. Étienne, p. 50). La pacification de la communauté ne se fit pas sans difficulté. M. Hanon, arrêté en 1811 et renfermé dans la forteresse de Fenestrelle en Piémont, où était aussi détenu le cardinal Pacca, fut remis en liberté le 13 avril 1814. Arrivé à Paris le 1er juin, il exigea que la sœur Durgueilh se démît, et restitua la sœur Mousterot, régulièrement élue en 1809. Sœur Durgueilh s’y refusa, porta l’affaire à Rome, où elle se sentait appuyée par le cardinal Mattei, dont elle se réclama dans sa circulaire du 1er janvier 1815. La réponse de Rome fut un bref adressé, le 24 février 1815, à M. d’Astros, vicaire général de Paris, le chargeant de signifier à la communauté, qu’une nouvelle élection, qu’il présiderait en qualité de visiteur apostolique, se ferait en présence de M. Hanon et dans laquelle toutes les prérogatives de celui-ci seraient respectées. L’élection eut lieu le 12 mars, et la sœur Baudet fut élue.

Mgr de Pins, administrateur apostolique de Lyon (1821-1850).

Dès le 1er janvier 1815, M. Hanon avait invité toutes les sœurs sorties, à rentrer, soit dans leur ancienne maison, soit dans toute autre de la communauté, dont la supérieure voudrait les accepter provisoirement. Permission était donnée de reprendre l’habit à toutes celles qui seraient au moins deux ensemble, dans un établissement de charité quelconque ; permission aussi de renouveler les vœux à celles qui le demanderaient. M. Hanon mourut le 24 avril 1816, sans avoir pu achever la réconciliation. Il restait dans quelques maisons des divergences entre les restées et les rentrées. Pour en finir, il fallut un nouvel appel à la concorde et à l’observation des règles, par une circulaire du 1er juillet 1816. En mai 1818, sœur Jonard était remplacée par sa compagne sœur Perrin, qui l’était elle-même, en 1828, par sœur Bauzin ; c’étaient les trois sœurs que M. Hanon avait autorisées, en février 1815, à reprendre l’habit et à renouveler leurs vœux. Elles se succédèrent dans la conduite de la maison. Mais la dernière, sœur Bauzin, affaiblie par l’âge, dut, en 1832, avoir une assistante, sœur Merle, qui lui succéda.

L’œuvre de la Marmite ou Sainte-Françoise avait repris ses distributions aux pauvres dans tout le territoire qu’elle avait avant la Révolution. La paroisse Saint-Just en faisait partie depuis que, par ses fondations successives de 1740 à 1790, elle avait droit à seize portions. En 1827, le curé de Saint-Just et celui de Saint-Irénée, ne remettant plus à l’œuvre que le tiers de leurs quêtes et retenant leurs Dames dans leurs paroisses, tendaient par là même à une séparation. L’œuvre accepta en ne donnant plus à leurs pauvres que les portions auxquelles ces paroisses avaient droit en proportion des revenus sauvés du