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Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/41

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bruyamment retentit la paisible vallée des cris et des accents du cor, hurrah ! Mais voici qu’effaré le blanc cerf s’élance en bondissant du haut des rochers,

La chasse est le bonheur d’Hubert ; il se met à la poursuite du blanc cerf, il le poursuit encore, encore, et il l’aurait poursuivi jusqu’à la fin du monde. La sauvage course se prolonge ainsi par monts et par vaux, jusqu’à ce que, s’engageant dans une gorge qui va se rétrécissant, le noble animal se trouve enfin acculé contre des rocs à pic.

Hubert pousse sa lance acérée vers la poitrine du blanc cerf ; mais son bras levé soudain retombe, et sa féroce ardeur s’éteint : — c’est que tout à coup sur le front du cerf brille une croix lumineuse, — trara ! — une croix lumineuse dont un rayon pénètre jusqu’au cœur du chasseur, qu’il calme aussitôt.

Hubert s’incline devant le Seigneur ; sa chasse est à jamais finie ; l’éternité, la félicité céleste, voilà le seul gibier qu’il va désormais poursuivre. À partir de ce jour, il devint un chasseur divin, honoré dans le royaume des cieux, — Trara ! Donc, pieux chasseurs, invoquez-le : il prie là-haut pour vous ; il prie là-haut pour vous.


Cette dernière strophe définit à la fois le rôle terrestre et céleste du bienheureux saint : il a chassé sans trêve ici-bas la barbarie et les mauvaises passions, tous les fauves et rebelles ennemis de l’homme ; il intervient sans trêve dans le ciel pour que l’homme ait la force et le courage de l’imiter sur la terre. — Cette dernière strophe fait enfin aisément deviner ce que demande, dans sa prière, le chasseur que nous montrions tout à l’heure agenouillé devant la chapelle de saint Hubert.

Mais tous les chasseurs ne peuvent pas devenir des saints, et j’en ai là devant moi qui ne demandent qu’à courre des cerfs autres que blancs. Ceux-là sont vrai-