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Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/42

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ment de joyeux compagnons, la carnassière au dos, la guêtre blanche boulonnée jusque par-dessus le genou, et la longue pipe en bandoulière. Bravo ! camarades, vous voilà de bien grand matin bruyants et dispos ! C’est donc vous, cette fois, qui réveillerez l’alouette ; c’est donc vous qui devancerez l’aurore ! — Les entendez-vous s’écrier en chœur :


Les chasseurs

Nous sommes les enfants de la libre nature, nous bravons l’orage et la pluie ; nous courons à travers bois et plaines, poursuivant le timide gibier. Quelle joie, quelle ivresse, quand, dans la forêt ombreuse, retentissent les cors palpitants ! Les échos leur répondent ainsi qu’à nos chansons !

La chasse nous plaît cent fois mieux que de rester assis au logis comme des femmes ; la poitrine du chasseur se gonfle d’une haleine bien plus libre ; il peut se mouvoir à son gré parmi la verdure. Quelle joie, quelle ivresse, quand dans la forêt ombreuse, retentissent les cors palpitants ! Les échos leur répondent ainsi qu’à nos chansons !

Dehors donc, chasseurs, dehors dans la fraîche vallée, dehors sur la montagne couverte de mousse ! C’est là que les joyeuses alouettes assaisonnent le repas champêtre. Quelle joie, quelle ivresse, quand, dans la forêt ombreuse, retentissent les cors palpitants ! Les échos leur répondent ainsi qu’à nos chansons !


Si je ne me trompe, au rebours du danseur qui dit ; « Ce n’est pas la danse que j’aime, mais c’est la fille à Nicolas ! » ce que ces chasseurs germaniques aiment dans la chasse, c’est plutôt la chasse elle-même que le gibier, c’est moins la chasse que l’imprévu, que la li-