Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/59

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Naguère on ne la nommait que la patrie des chênes,
Le pays libre, le pays allemand.
Ainsi se nommait ma patrie.

Pourquoi pleure la patrie du chanteur ?
— Parce que les princes de ses peuples tremblent,
Parce que devant les foudres de la tyrannie
Parce que leurs paroles sacrées retentissent vainement,
Et parce que son appel n’est entendu de personne.
C’est pourquoi pleure ma patrie !

À qui s’adresse le cri de la patrie du chanteur ?
— Il s’élève vers les dieux sourds ;
Avec les grincements du désespoir,
Il s’élève vers la liberté, vers les libérateurs.
Vers un bras vengeur, dont elle est digne !
Voilà à qui s’adresse le cri de ma patrie.

Que veut la patrie du chanteur ?
— Elle veut abattre l’esclavage,
Chasser hors des frontières le chien altéré de sang,
Et, libre, porter des fils libres.
Ou, libre, les ensevelir sous le sable.
Voilà ce que veut ma patrie.

Et la patrie du chanteur espère ?…
Elle espère dans la justice de sa cause ;
Elle espère que son peuple fidèle se réveillera ;
Elle espère dans la vengeance du Dieu puissant,
Et elle n’a pas méconnu ce vengeur.
C’est pourquoi ma patrie espère.


Après avoir ainsi démontré à lui-même comme aux autres que cette guerre est sainte, après cette invocation à la terre allemande, qu’il faut sans retard affranchir, le poète a encore une invocation à faire, c’est à son épée :