— Épée qui pends à mon flanc gauche, d’où vient que tu brilles ainsi d’un air joyeux ? tu me regardes si amicalement, que j’en suis tout réjoui.
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— C’est un beau chevalier qui me porte : c’est pourquoi je brille d’un air si joyeux ; je suis la défense d’un homme libre : voilà ce qui réjouit fort l’épée.
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Oui, bonne épée, je suis libre, et je t’aime de tout mon cœur, comme si tu m’avais donné ta foi, comme on aime une fiancée chérie !
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Je t’ai effectivement déjà donné mon étincelante âme d’acier. Ah ! pourquoi ne sommes-nous pas fiancés encore ? Quand viendras-tu prendre ta fiancée ?
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Pour fêter l’aurore de la première nuit des noces retentissent les éclats de la trompette ; quand les canons rugiront, alors je viendrai prendre la bien-aimée.
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Ô bienheureux embrassement ! je languis en t’attendant. Cher fiancé, viens me prendre : ma couronne est préparée pour toi.
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Pourquoi frémir ainsi dans le fourreau d’un bruit si farouche, si altéré des combats ? mon étincelante joie d’acier, ô mon épée ! pourquoi frémir ainsi ?
Hurrah ! hurrah ! hurrah !
— Oui, je frémis dans le fourreau ; oui, j’aspire après les combats, d’une âme altérée et farouche ; c’est pourquoi tu me vois frémir ainsi.