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Page:Martin du Gard - Le Cahier gris.djvu/110

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« Ô ironie d’un sort fatal qui me pousse où ? Où ?? Néant !!!

« Écris-moi ! Si je ne t’avais plus, je me tuerais !

« Tibi eximo, carissime !
« J. »


L’abbé Binot avait inséré à la fin du cahier un billet intercepté par le professeur, la veille de la fuite.

L’écriture était de Jacques : un affreux griffonnage au crayon :


« Aux gens qui accusent lâchement et sans preuves, à ceux-là. Honte !

« HONTE ET MALHEUR !

« Toute cette intrigue est menée par une curiosité ignoble ! Ils voulaient farfouiller dans notre amitié et leur procédé est infâme !

« Pas de lâche compromission ! Tenir tête à l’orage ! Plutôt mourir !

« Notre amour est au dessus des calomnies et des menaces !

« Prouvons-le !

« À toi, POUR LA VIE,
« J. »