Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/154

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Thérèse. Et je suis sûre que lui aussi il y pensait. Vous ne croyez pas ? »

— « Peut-être… », murmura Mme  de Fontanin. Elle éprouvait soudain un tel sentiment de bonheur qu’elle faillit sourire. Elle se hâta de parler.

— « Mais, comment étais-tu seule ? Où donc étais-tu ? »

— « Chez nous. »

— « À Bruxelles ? »

— « Oui. »

— « Je ne savais pas que ta maman s’était installée à Bruxelles. »

— « Il a bien fallu, à la fin de novembre. Tout était saisi rue de Monceau. Maman n’a pas de chance, toujours des ennuis, des huissiers qui réclament de l’argent. Mais maintenant on a payé les dettes, elle pourra revenir. »

Mme  de Fontanin leva les yeux. Elle voulut demander : « Qui, on ? » Son regard posait si nettement la question, qu’elle lut la réponse sur les lèvres de l’enfant. De nouveau, elle ne put se retenir :

— « Et… il est parti en novembre, avec elle ? »

Nicole ne répondit pas. La voix de tante