Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/174

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son attention sur chacun des instants de sa vie, un bourrelet s’était formé à la ligne des sourcils, et son regard, enchâssé dans l’ombre, avait pris un éclat têtu, qui lui plaisait comme un signe visible de son énergie.

« Commençons par les livres », se dit-il en retirant sa veste, et en ouvrant avec entrain les deux battants de la bibliothèque vide. « Voyons… Les cahiers de cours en bas… Les dictionnaires à portée de la main… Thérapeutique… Bon… Tra la la ! Tout de même, me voici parvenu à mes fins. Le rez-de-chaussée, Jacques… Qui aurait cru, il y a seulement trois semaines… ? Ce bougre-là est doué d’une volonté in-domp-table », reprit-il sur un ton flûte, comme s’il imitait la voix d’une autre personne. « Persévérante et in-dompt-able ! » Il lança vers la glace un coup d’œil amusé et fît une pirouette qui faillit faire perdre l’équilibre à la pile de brochures qu’il tenait sous son menton. « Holà, doucement ! Bon ! Voilà les rayons qui reprennent vie… Aux paperasses, maintenant… Remettons pour ce soir les cartons dans le cartonnier, comme ils étaient… Mais il faudra bientôt procéder à une révision des notes, des observations… Je commence à