Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/293

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— « Prions ensemble pour maman Fruhling », balbutia-t-elle.

Il n’eut aucune envie de sourire ; il n’était pas éloigné de croire qu’il priait, tant il y avait de ferveur dans ses caresses.

Tout à coup, elle se dégagea, avec une sorte de gémissement ; il crut avoir heurté son doigt malade, ou bien qu’elle fuyait. Mais elle n’avait fait qu’un pas pour éteindre la lumière, et revenait vers lui. Il entendit contre son oreille : « Liebling ! » puis il sentit une bouche glissante chercher une seconde fois sa bouche, des doigts fébriles fouiller ses vêtements…


Un nouveau roulement de tonnerre l’éveilla ; la pluie crépitait sur les dalles de la cour. Lisbeth… Où était-elle ? Nuit noire. Jacques était seul sur le canapé en désordre. Il eut l’intention de se lever, d’aller à sa recherche ; il ébaucha même le geste de se dresser sur un coude ; mais il ne put lutter contre son sommeil, et retomba sur les coussins.