Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

repas, laver sa gamelle, son gobelet et sa cuillère. Jamais de couteaux, bien entendu, ni même de fourchettes… » Antoine le regardait sans comprendre. Il ajouta, en clignant des yeux : « Rien de pointu… »

Au premier étage, se succédaient d’autres salles d’étude, d’autres ateliers, et une installation de douches, qui ne devait pas servir souvent mais dont le directeur semblait particulièrement fier. Il allait et venait gaîment d’une pièce dans l’autre, les bras écartés, les mains en avant, et, tout en parlant, d’un geste machinal, il repoussait un établi contre le mur, ramassait un clou à terre, fermait à bloc un robinet, rangeait tout ce qui n’était pas à sa place.

Au second, s’ouvraient les dortoirs. Ils étaient de deux sortes. La plupart contenaient une dizaine de couchettes alignées sous des couvertures grises, et ils eussent, avec leurs planches à paquetages, ressemblé à de petites chambrées militaires, sans une sorte de cage de fer, munie d’un fin grillage, et qui en occupait le centre.

— « Vous en enfermez là-dedans ? » questionna Antoine.

M. Faîsme leva les bras d’une manière