Antoine ne savait plus que dire. Comme toujours lorsque l’on désire prolonger l’entretien avec un interlocuteur qui répond à peine, il s’épuisait à poser des questions :
— « Alors, vraiment », recommença-t-il, « tu n’as besoin de rien ? Tu as tout ce qu’il te faut ? »
— « Mais oui. »
— « Es-tu bien couché ? As-tu assez de couvertures ? »
— « Oh oui, j’ai même trop chaud. »
— « Ton professeur ? Il est gentil avec toi ? »
— « Très. »
— « Ca ne t’ennuie pas trop de travailler comme ça, toujours seul ? »
— « Non. »
— « Les soirées ? »
— « Je me couche après mon dîner, à huit heures. »
— « Et tu te lèves ? »
— « À six heures et demie, à la cloche. »
— « L’aumônier vient te voir quelquefois ? »
— « Oui. »
— « Il est bien ? »
Jacques leva sur Antoine son regard voilé.