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Page:Martin du Gard - Le Pénitencier.djvu/90

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— « Mais oui, je ferai ce que tu voudras. Je te demande seulement : Pourquoi ne t’es-tu pas plaint du père Léon au directeur ? »

Jacques secouait la tête, sans desserrer les dents.

— « Tu supposes peut-être que le directeur sait tout ça, et qu’il le tolère ? » suggéra Antoine.

— « Oh non. »

— « Qu’est-ce que tu penses du directeur ? »

— « Rien. »

— « Crois-tu qu’il rende les autres enfants malheureux ? »

— « Non, pourquoi ? »

— « Il a l’air gentil ; mais je ne sais plus, moi : le père Léon aussi avait l’air d’un brave bonhomme ! Est-ce que tu as entendu dire des choses contre le directeur ? »

— « Non. »

— « Les surveillants, en ont-ils peur ? Le père Léon, Arthur, est-ce qu’ils ont peur de lui ? »

— « Oui, un peu. »

— « Pourquoi ? »

— « Je ne sais pas. Parce que c’est le directeur. »