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LETTRE D’UN JEUNE PRÊTRE
ATHÉE ET MATÉRIALISTE
À SON ÉVÊQUE
LE LENDEMAIN DE SON ORDINATION
Monseigneur,
Fils d’ouvrier, mon éducation avait coûté la vie à mon
père et épuisé toute ma famille ; j’étais sur le point, après
tant de sacrifices, de procurer aux membres qui restaient,
un certain bien-être sur lequel ils avaient presque
droit de compter.
Je n’aurais pas voulu pour tout au monde leur causer le moindre chagrin.
J’avais devant moi une position toute faite ; y renoncer c’était me vouer, moi et les miens, à un état voisin de la misère.
Mais durant le cours de mes études théologiques, des doutes sérieux, concernant la religion, avaient traversé mon esprit.