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résolurent en 1731 de se défaire de leur part, s’élevant à la moitié de la concession. L’acte fut passé le 17 décembre 1781 à St -Paul, où résidait Dumas, par devant François Morel et Philippe Chassin, notaires, et la vente consentie au profit de François Couturier et de Pierre Gueho de Kerquin, habitant Sainte-Suzanne, moyennant 4.416 piastres, 48 sols, savoir 2.000 piastres pour le prix de la terre et 2.416 pour la valeur de vingt esclaves malgaches et indiens qui s’y trouvaient. Cette somme était payable, 1.400 piastres en 1734, 1.400 en 1735 et 1.600 en 1738. Comme le précédent, cet acte fut ratifié par le Conseil supérieur le 27 septembre 1732[1].


On abandonne souvent une maison avec plus de facilité qu’on ne renonce à des affections ; nous nous imaginons volontiers que, malgré la situation brillante qu’il venait d’obtenir et qui lui donna une fierté légitime[2], Dupleix ne quitta pas Pondichéry sans un certain déchirement de cœur. Il y entretenait de bonnes relations avec son collègue Dulaurens et s’était lié d’une amitié très solide et très sincère avec son collègue Vincens et avec sa femme.

On sait déjà que Vincens avait été nommé en 1723 conseiller et procureur général en remplacement de Dumas. C’était un homme honnête et intelligent, mais de peu de décision et de caractère ; excellent agent aux mains d’autrui, il était lui-même incapable de grandes

  1. Une copie de ces deux actes se trouve aux archives de Pondichéry.
  2. « Adieu, écrivait-il à son frère le 30 novembre 1731, je t’écrirai par les autres vaisseaux. Si tu n’as pas pitié de moi, j’oublierai absolument ici le nom que je porte. Ce n’est que M. le Directeur par ci ! M. le Directeur par là ! Il m’est même arrivé de signer ce nom au lieu du mien. »