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requises pour exercer sa mission sans être obligé de faire trop d’expériences personnelles. Mais avant d’exposer son œuvre qui, pour n’avoir pas été brillante, n’en fut pas moins féconde et heureuse, il n’est pas inutile de retracer les conditions générales dans lesquelles elle allait se manifester tant à l’intérieur même de nos comptoirs que dans nos rapports avec les Maures et les étrangers et d’établir en quelque sorte un état des lieux au moment où peut-être tout allait être modifié.

1. Le Conseil de Chandernagor.

À Chandernagor même, le calme eut été complet, sans une violente querelle entre l’Administration et les Jésuites, provoquée et entretenue par de mauvaises dispositions réciproques et par un désir manifeste de ne pas se concilier. En raison de l’ampleur qu’elle prit, nous lui consacrons plus loin un développement spécial (chapitre XI). Le Directeur du Bengale, qui avait la haute main sur toute l’Administration et sur les comptoirs éloignés de Balassor et de Cassimbazar, gouvernait avec l’assistance d’un Conseil d’administration et de justice analogue à celui de Pondichéry. Ce Conseil avait les mêmes pouvoirs et attributions ; il ne pouvait toutefois juger sans appel les affaires qui lui étaient soumises et le Directeur du Bengale n’avait pas la faculté, comme le Gouverneur de Pondichéry, de passer outre à ses délibérations. Il était subordonné à celui du chef-lieu ainsi que l’exigeait l’unité de direction nécessaire à notre politique dans l’Inde ; mais cette subordination n’allait pas sans quelques inconvénients. L’incommodité résultait surtout d’ordres, peut-être fort sages, mais devenus