Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

long détail que de traiter des différentes espèces de marchandises que produit ce pays ; il suffit de dire qu’elles y sont en abondance et propres à tous les différents commerces, qu’elles produisent en Europe un profit considérable. »

Malgré cette abondance de richesses, Chandernagor n’avait pas connu depuis son origine une prospérité particulière. Il ne souffrit pas non plus de la misère et depuis l’établissement de la nouvelle compagnie la situation s’améliorait d’année en année. De 1723 à 1726, le chiffre des affaires avec la France avait été en moyenne de 1 million ½ de livres ; sous M. de la Blanchetière il approcha de 2 millions et en 1730 il atteignit 2 millions 250.000.

On a déjà vu que toutes les opérations se faisaient avec quelques marchandises de France, mais surtout avec des lingots ou des piastres pris à Cadix et convertis en roupies aux Monnaies de l’Inde. L’unité des matières d’argent était le marc qui valait de 48 à 50 livres. Il est difficile de déterminer d’une façon précise les fonds qui furent mis chaque année à la disposition du comptoir de Chandernagor, car ces chiffres sont tantôt en marcs, tantôt en marchandises sans indication de prix et nous ne les possédons pas tous. Notons seulement à titre d’indication ou de renseignement que le comptoir reçut en 1728 36.701 marcs et 58.000 piastres, soit plus de 2 millions de livres, et en 1729 28.092 marcs et différentes marchandises.

Avec ces divers effets le Conseil passait avec ses marchands des contrats pour la fabrication d’une somme à peu près équivalente de produits à livrer à la fin de l’année pour le retour des vaisseaux en Europe. Comme ces effets n’arrivaient jamais au Bengale avant le mois de juillet au plus tôt, on était presque toujours obligé en