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février ou en mars de recourir à des emprunts, afin de faire des avances aux marchands et leur permettre de ne pas attendre les derniers mois pour ordonner la fabrication : le remboursement des prêts se faisant d’ordinaire en septembre à l’arrivée des vaisseaux d’Europe. Le crédit et le commerce, tels que nous les concevons, n’existaient pas à cette époque. Il n’y avait nulle part de marchandises antérieurement fabriquées ; on ne travaillait qu’argent comptant. Il n’y avait pas davantage de fonds d’avances dans les caisses des comptoirs ; un exercice commercial ou financier se développait en général avec ses seuls moyens sans rien recevoir des exercices précédents. Il est juste d’ajouter que les conseils ne cessaient de protester contre cet état de choses ; ils demandaient régulièrement à la Compagnie qu’elle envoyât assez de fonds pour qu’il leur fût possible de contracter avec les marchands dès le début de l’année sans s’exposer à des emprunts toujours onéreux et parfois refusés, et régulièrement la Compagnie reconnaissait la justesse de ces désirs sans jamais leur donner satisfaction.

On pouvait demander au Bengale tous les produits ; les marchandises propres au pays étaient les baffetas et sanas qui servaient à faire des robes pour les femmes : des adatys ; des casses, nansouques, et tangebs ; des mallemolles, assaras et térindins ; des doréas et steinkerques ; des basins ; des mouchoirs blancs et bleus. Cassimbazar fournissait des soies, Patna du salpêtre et Dacca des broderies renommées.

Parmi les rares produits importés de France, les draps figuraient au premier rang, puis venaient les fers, le corail, la quincaillerie courante, les vins et eaux-de-vie. La Compagnie estimait que le profit de ces ventes n’était