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pas assez considérable pour tenter le commerce d’exportation sur une vaste échelle ; elle préférait de beaucoup tirer du pays des marchandises qui se vendraient en France avec un gros bénéfice, véritable loyer des fonds engagés.

« Ces bénéfices, avons-nous dit dans notre ouvrage sur les Origines de Mahé (page 200), étaient évalués eu moyenne à 200 %. Le riz, le coton, la cire, le salpêtre pouvaient donner 300. Les mousselines et marchandises fines donnaient 200. Les marchandises prohibées en France telles que les étoffes de soie et les toiles peintes ou brodées, donnaient autant ; elles ne pouvaient être vendues qu’à l’étranger, où on les écoulait principalement par la Hollande et par Strasbourg. Les bois de teinture, en raison de leur poids, ne rapportaient rien ; enfin les cauris, guinés et salempouris se vendaient au Sénégal.

« Le commerce d’importation dans l’Inde était loin de présenter ces avantages et c’est pourquoi il était si négligé. Si les vins et eaux-de-vie se vendaient à 200 % de bénéfice, la plupart des articles se vendaient au pair et d’autres avec perte. Le bénéfice total d’une cargaison bien assortie ne dépassait pas 50 %. »

Ce bénéfice n’était pas net : si l’on déduisait les frais de direction en Europe et d’administration des comptoirs dans l’Inde, on arrivait souvent dans l’ensemble à ne pas dépasser 10 % et ce chiffre n’était pas toujours atteint.

Nous avons dit que les opérations commerciales de 1730, l’année qui précéda l’arrivée de Dupleix à Chandernagor, montèrent à environ 2 millions 250.000 livres. Les marchandises furent chargées sur deux forts navires, le Neptune et la Diane et durent pour ce motif se composer de grosses marchandises ayant moins de valeur, plutôt que de marchandises fines valant plus cher mais aussi pesant beaucoup moins.

Le Neptune et la Diane, partis de Chandernagor en