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À Dumas : « La nomination de M. delà Bourdonnais à votre place aux îles m’a surpris, ainsi que toute l’Inde. Dieu veuille que la Compagnie n’ait pas lieu de s’en repentir. La vivacité et la pétulance du sujet me le font craindre. Je regarde ce gouvernement comme le plus difficile de l’Inde et auquel son humeur ne convient nullement. »

À Castanier : « Les espérances du sieur La Bourdonnais font peur ; que peut-on espérer lorsque l’on voit qu’un nouveau venu dont la réputation dans l’Inde est mal établie obtiendra dès l’abord un poste aussi considérable ? Que ne doivent pas craindre ceux qui sont dans les emplois de la Compagnie[1] ! »

À d’Hardancourt : « Je souhaite que la Compagnie retire des talents de M. de la Bourdonnais tout ce qu’elle en espère ; il n’y a dans toute l’Inde qu’une voix sur son chapitre. Il est vrai qu’elle ne lui est pas avantageuse. Peut-être se trompe-t-on ; il faut le souhaiter pour l’honneur de la Compagnie qui l’a sans doute mieux connu. M. Lenoir le connaît encore mieux qu’elle : il ne sera pas son apologiste. »

À Duvelaër : « J’admire la modestie de la Bourdonnais de s’être restreint au gouvernement des îles et je ne comprends pas la Compagnie de s’être laissée leurrer par les fariboles de cet évaporé. Que de belles promesses de part et d’autre ? Il n’y manque qu’une chose et la suite le fera voir. Je l’ai toujours dit : La Bourdonnais ira loin ou tombera dans le néant. Il ne peut y avoir de milieu chez lui. Dieu le bénisse et lui donne les forces nécessaires pour soutenir tout ce qu’il a promis. Faire beaucoup et ne rien promettre a toujours été ma façon de penser. Je mourrai dans ce système. »

  1. Ars. 4743, p. 36. 48.