anglaise qui descendait de Patna et donna l’ordre de saisir les marchandises de la Compagnie dans tous les lieux où elles se trouveraient ; à Cassimbazar, enfin, il fit arrêter les akons ou écrivains indigènes des Anglais et entoura leur loge d’une enceinte pour les mieux tenir sous sa surveillance.
C’étaient des mesures graves, moins cependant qu’elles ne le paraissaient. Au Bengale, il n’y avait jamais rien de grave, si l’on n’était pas chassé du pays. Une mesure de persécution signifiait simplement que le nabab attendait des présents pour la rapporter. Dupleix, quoique nouveau venu dans le pays, pensa bien que les choses se termineraient de cette façon. Il le déplorait pourtant, se rendant compte que de telles concessions ne pouvaient qu’affaiblir l’autorité des Européens ; mais cet affaiblissement n’était-il pas leur faute ? Les Anglais, écrivait-il le 25 octobre 1731, n’avaient-ils pas été les premiers à montrer au nabab les moyens de tirer des Européens ce qu’il jugeait à propos. L’affaire s’arrangea, en effet, par une somme d’argent, mais, à peine était-elle réglée (décembre), qu’il en surgit une autre, inspirée par les mêmes besoins. Le nabab demanda dès le mois de janvier suivant, aux Anglais et aux Hollandais, le paiement de 130.000 roupies qu’ils avaient convenu de lui donner pour chasser les Ostendais du Bengale. On eut besoin de dire que les Ostendais s’y trouvaient encore, le nabab ne se mit pas en peine de ces raisons et par provision, il fit saisir à sa Monnaie de Mourchidabad la moitié de la somme pour le compte des Hollandais. Les Anglais contre lesquels on n’avait pas les mêmes moyens d’action, furent à nouveau confinés comme des prisonniers dans leur loge de Cassimbazar.
Dupleix ne plaignit pas trop les Hollandais qui, selon