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et que les plaisanteries n’étaient pas de mise en de pareilles questions. Les réponses de France arrivées en 1733 ne font aucune allusion au moindre écart de langage, autant du moins qu’on peut en juger par la lettre du 13 octobre 1732, où il est question de ces incidents.

« La Compagnie, écrivait celle-ci, vous a donné des ordres l’année passée sur la conduite que vous devez tenir tant à l’égard des Ostendais que par rapport à l’insulte que vous ont faite les Anglais et Hollandais. Elle ne peut que vous les confirmer, en vous recommandant toujours d’observer de les mettre dans un tort évident, lorsque vous serez obligé de repousser la force par la force. Vous êtes dans l’erreur de croire que vous ayez pour cela un besoin indispensable des ordres de la cour ; vous devez seulement éviter avec soin que vos démarches dans ces conditions ne soient susceptibles d’aucune repréhension, en observant inviolablement de ne donner à ces nations aucun sujet de plaintes bien fondées par des violences anticipées et hors de place. Vous ne devez pas douter que vous n’avez l’approbation du Ministre et de la Compagnie tant que vous vous tiendrez sur la défensive et que vous ne paraîtrez vouloir leur résister ouvertement que dans les cas où ils voudraient attenter au droit des nations, à la liberté du commerce et aux privilèges de la Compagnie. Au surplus, M. le Ministre s’est chargé d’agir efficacement auprès de ceux d’Angleterre et de Hollande pour qu’il soit donné dans l’Inde aux conseils de l’une ou de l’autre nation des ordres positifs pour que toutes les choses soient pacifiées ou conduites de manière qu’il ne puisse y avoir dans la suite aucun sujet de plainte de part ni d’autre[1]. »

Après avoir essayé d’anéantir la Compagnie d’Ostende, les Anglais et les Hollandais se résolurent soudain, sur l’ordre de leurs gouvernements, à laisser entrer dans le Gange un vaisseau armé à Ostende, appelé la Concorde du

  1. A. P. t. 102, p. 109.